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Critique: le film Senna

Récemment sorti au cinéma, le film « Senna » revient sur la carrière du pilote/idole brésilien avec des images inédites qui offrent à ceux qui ne suivaient pas les Grands Prix à l’époque, une immersion dans le monde de la F1 durant les années 80/90. A des années lumières d’aujourd’hui.

Le film/docu « Senna » présente le pilote brésilien de la façon que l’on connait tous, extrêmement passionné et extrêmement rapide. Les années McLaren durant lesquelles il a dû affronter Alain Prost sont longuement documentées et notamment à l’époque où le président de la FIA était un français du nom de Jean Marie Balestre. La tournure politique que prend l’affrontement entre Prost le français et Senna le « non français » penche clairement dans le sens du second…après tout le film s’appelle Senna mais ce penchant pour le « gentil petit Senna » face au « vilain petit Prost » est assez malsain.

Ce sont les grandes rivalités qui font les grands champions, le réalisateur aurait-il insisté de la même façon si Senna n’était pas décédé ? Quelques fois il semble que c’est Prost qui l’a poussé à la faute mais était-ce vraiment le cas ? La course de Monaco en 1988 en est un criant exemple, Senna menait largement, Prost réalisa un meilleur chrono et plutôt que de ne pas y prêter attention, Senna tenta de répliquer avant de se sortir bêtement. Orgueil ?
Ce qui est sûr c’est que tout différenciait Prost et Senna et le film le montre bien. Un Prost surnommé le « professeur », froid et calculateur, prêt à accepter une 5ème place si elle lui garantit la meilleure opération au championnat, face à un Senna, éternel attaquant qui tentera toujours un dépassement pour gagner. Coute que coute.
L’exemple de la finale du championnat 1990 durant laquelle Senna sort directement Prost au 1er virage à Suzuka pour l’empêcher de devenir champion du monde a marqué les esprits. Un comportement antisportif absolument inacceptable qui vaudra à Senna de devoir s’expliquer à maintes reprises à ce sujet. Explications durant lesquelles il ne fait preuve d’aucun remord et justifie son esprit d’attaquant (« si vous ne cherchez plus à tirer profit d’un espace, alors vous n’êtes plus un pilote de course»).

La passion pour la victoire a clairement emmené Ayrton Senna très loin (3x champion du monde), et même trop loin. Lorsque la passion dépasse la raison alors les conséquences peuvent être irréversibles mais ce n’est pas ce qui lui a coûté la vie lors de ce dimanche de 1994 pendant le grand prix de San Marino Imola. Senna, second, ne souhaite pas laisser Schumacher (qu’il soupçonne de bénéficier d’aides électroniques à la conduite cachées dans sa Benetton Renault) s’échapper puis perd le contrôle et heurte violemment le mur de pneus, à peine ralenti par les graviers. Un accident dont il aurait dû sortir indemne si un bras de suspension ne s’était pas détaché dans un angle parfait pour le toucher à la tête.

Le film Senna m’a démontré 2 choses :

  • La F1 a incroyablement progressé au niveau sécurité
  • Les pilotes les plus passionnants sont les plus fousSi Lewis Hamilton se présente comme le descendant de Senna, il bénéficie aussi de monoplaces incroyablement plus sûres et dociles (façon de parler) sur des circuits pensés pour la sécurité avant tout. Les accidents arrivent toujours et continueront d’arriver, mais les blessures graves sont désormais rares en F1 et c’est tant mieux.
Etant donné les conditions de l’époque, il y a fort à penser que nous ne reverrons jamais un pilote comme Senna. C’est peut-être de là que vient sa légende.

Infos sur le film Senna via Allociné.com

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