Assetto CorsaNos tests

Test d’Assetto Corsa sur Xbox One

J’aurais pris mon temps avec Assetto Corsa et honnêtement, je n’en ai pas pris assez car pour écrire un test, il faut jouer, et pour jouer, il faut que le jeu marche. Mais bref, vous avez probablement déjà acheté/revendu/rangé ou scotché le jeu de Kunos Simulazioni, à vrai dire j’ai fais toutes ces choses aussi, sauf la revente, version digitale oblige et de toute façon je ne revends jamais mes jeux.

test-assetto-corsa-04L’annonce du développement d’Assetto Corsa a été accueillie comme une grande nouvelle par la plupart des joueurs fans de simulation sur Xbox One et ce, sans surprise. A la lueur de la réputation quasi-immaculée du titre sur PC, de ses innombrables vidéos et images de gameplay sensationnelles, on ne pouvait qu’être impatient. Bien sûr, une grande partie de cet engouement est due à Slightly Mad Studios et Project CARS, premier jeu « vraiment simu et vraiment motorsport » à avoir tenté le pari du développement sur la One. Le développeur anglais a ouvert une brèche dans laquelle s’est engouffré Kunos Simulazioni, en espérant faire mieux. Pari gagné? Non. Mais tout n’est pas perdu.

Une autre philosophie

Je l’ai dis et je le répète. Tout développeur qui tente de concurrencer Turn 10 et Forza Motorsport sur Xbox est bienvenu en ce qui me concerne. Ça fait des années que je joue sur Xbox, depuis 2005. A l’époque, il y avait beaucoup de jeux de course, des gros jeux, des petits jeux, avec des écarts de qualité importants mais tous une touche perso et c’est cette diversité que j’ai toujours trouvé appréciable. Avec la montée ahurissante des budgets de développement, de nombreux « petits jeux » ont disparu alors que la qualité des titres des grosses écuries a explosé. Prenez l’exemple de Richard Burns Rally, ce jeu « culte » a été développé par une poignée de personnes avec un budget total qui ne représenterait même pas le budget communication des jeux les plus connus sur console aujourd’hui. Et pourtant. DiRT Rally plus récemment est un autre exemple similaire, développé par très peu de personnes, et on voit le résultat. Tout ça pour dire que je continue de croire en la capacité d’un groupe restreint de personnes à développer un jeu de grande qualité, face aux mastodontes que sont Turn 10, Polyphony Digital, EA, Ubisoft etc etc.

Malheureusement, Assetto Corsa n’est pas un Richard Burns Rally.

Le titre italien joue la carte de la différence avec un contenu moins fourni et plus original que les titres auxquels il peut être comparé. Une bonne façon de se distancer/distinguer d’emblée. Les listes des voitures et circuits sont moins fournies qu’ailleurs, et d’ailleurs ça se ressent dans le prix du jeu, inférieur à la concurrence. Kunos Simulazioni est extrêmement respecté dans le milieu de la simulation automobile à des fins commerciales, ayant travaillé avec Ferrari et désormais Porsche, pour la conception de solutions virtuelles présentes sur circuit et dans les concessions officielles. Ils ont beau être peu, il savent ce qu’ils font.

Et voilà donc qu’à la première minute du 27 août 2016, je lance ma version digitale, manette en main (je sais, pas idéal mais le volant est trop bruyant la nuit) pour mes toutes premières impressions. Exit la vidéo d’intro et les menus très austères même si je prends le temps de virer absolument toutes les aides à la conduite possibles, avec une Ferrari FXX K sur le circuit de Catalunya. Avec le recul, un véritable suicide.

test-assetto-corsa-01Temps de chargement longuet et boom, en piste. Là, c’est EXACTEMENT le même feeling que lors de ma première partie de Project CARS plusieurs mois auparavant: C’est moche. Et croyez le ou non mais je ne suis pas accro aux graphismes, je pense souvent que GTA est le meilleur jeu alors qu’il est loin d’être le plus beau, mais sur Xbox, sans s’en rendre compte et depuis maintenant plus de 10 ans, nous avons été conditionnés par le standard qu’est tranquillement mais surement devenu Forza Motorsport. Tout jeu de course « réaliste » se retrouve irrémédiablement comparé aux titres passés et présents de Turn 10, et rares sont ceux qui s’y comparent favorablement.

Nous avons développé des habitudes forza-esques vous et moi. Regarder à 360 degrés autour de la voiture. Pouvoir drifter n’importe quel virage même avec une LMP1. Monter sur les vibreurs comme s’ils n’avaient pas été créés pour inciter les pilotes à respecter les limites du circuit à leurs risques et périls. J’ai parfois l’impression qu’il est trop tard pour un contre-pouvoir sur Xbox, et c’est la même histoire chez Sony avec GT.

Bref, je continue avec mes premières impressions. Le rendu sonore diffère beaucoup en fonction des angles de caméra, la FXX est très dure à emmener, je n’ai aucun feeling au freinage, où est la télémétrie?? Le framerate ne semble pas fluide et stable malgré le fait que je sois seul en piste. Il y a du screen tearing, mon ennemi juré … Encore mes habitudes Forza qui m’empêchent de me plonger pleinement dans cette nouvelle expérience. C’est un peu comme une drogue. Une Forzaddiction. Il est temps de lâcher la manette, je ne sais pas si vous vous souvenez mais fin août il faisait horriblement chaud, hâte de tester ça au volant.

Débuts difficiles

L’achat d’un volant décuple votre attente du moindre jeu de course. Achetez-en un vous verrez! Il y a l’immersion supérieure évidemment, et l’envie de débourser pour amortir un investissement (volant+pédalier+boiteH+playseat ou wheelstand) de départ souvent un petit peu ridicule pour du divertissement virtuel. Mais bon. Une partie de DiRT Rally en Finlande et tout ça est oublié.

test-assetto-corsa-02Donc laissez-moi vous conter ma première expérience d’Assetto Corsa au volant. Comme toujours, après avoir branché le volant, j’attends qu’il fasse sa calibration auto pour ensuite appuyer 3x à fond sur la pédale de frein (il parait qu’il faut le faire sur chaque pédale pour forcer leur calibrage). Ensuite je lance le jeu. Direction un entraînement au Mugello en BMW M3 E30 d’origine, qui me paraît être un excellent bolide d’apprentissage. Arrivé sur la piste, pas de réaction du volant, pas d’accel, pas de freinage, pas de braquage, pas de vitesses, pas de boite. Retour menus. Je me rends vite compte que les options sont très limitées, il n’existe pas de possibilité de re-calibrer son matériel ou jouer avec les pourcentages (notamment pour se servir du conical brake mod sur la pédale de frein). Retour en piste et désormais tout marche mais pas de retour de force, je modifie les données en les mettant à fond partout mais pas de résultat. Le jeu était très jouable en l’état, mais en l’absence de retour de force, autant jouer à une simu de tapis volant. Je décide de la jouer Project CARS: Débrancher la console. Attendre 30s. Rebrancher la console. Et là, miracle tout est reviendu.

Maintenant, avant de parler moteur physique, laissez moi vous rappeler que pour moi, un jeu vidéo est un jeu vidéo. Je n’ai pas l’expérience de la conduite sur circuit et je n’ai jamais joué à un jeu dont le gameplay me semble applicable à 100% à une véritable expérience en piste. Pas uniquement en l’absence de force G. C’est juste un jeu vidéo, une simulation. Et pourtant, dès les premiers tours, Assetto Corsa me semble au dessus de Forza Motorsport 6 mais aussi Project CARS.

Dans Forza 6, les voitures veulent juste sous-virer. C’est là où se situe la majorité du feeling, on sent le train avant, c’est pour cela que ma voiture préférée dans le jeu est la Honda Civic FN2 Type R de 2007. Chopez-en une d’origine et attaquez le Nordschleife, c’est fantastique, et étant donné que le châssis est en or massif, le train arrière ne décroche jamais. J’ai plusieurs versions de cette voiture avec différents niveau de puissance et adhérence, elle donne beaucoup de feedback, ce qui permet de se sentir plus « en contrôle ». Project CARS? No oversteer. Je n’ai jamais ressenti de survirage dans ce jeu, les autos sont collées au sol. Evidemment on peut sur-virer mais c’est davantage ressenti visuellement que physiquement.

Concernant pCARS cependant, il se peut que mes réglages de volant ne soient pas aux petits oignons, je dois avouer que leur complexité m’a un peu découragé. Dans Assetto Corsa, le ressenti existe aussi bien niveau sous-virage que survirage. Les transferts de masse semblent très réalistes  mais le jeu manque d’un grand nombre d’outil pour s’en persuader, par exemple, comme dit plus haut: La télémétrie. Il est difficile de savoir où en sont les pneus et l’absence de réglages poussés pour le volant laisse entrevoir un potentiel caché pour le jeu, alors que je le trouve déjà au dessus de la concurrence (hormis DiRT Rally qui pour moi est le best sur One niveau feeling au volant).

Le plus gros souci d’Assetto Corsa cependant, c’est le freinage. Encore une fois, impossible de le paramétrer. Il semble que 80% du freinage se situe dans 15% de la course de la pédale, ce qui impose une application si délicate qu’elle semble à l’inverse de l’effort demandé pour contrôler le reste de l’auto. Évidemment, une pédale qui va au plancher ne serait pas réaliste non plus mais c’est là ma plus grosse critique au sujet du gameplay.

Tout dépendra des patches

test-assetto-corsa-03Il y a beaucoup de choses que j’aime dans Assetto Corsa. Les circuits italiens oubliés depuis Superstars V8 Championship. Le feeling des voitures. Les angles de jeu. Le meilleur chrono en temps réel tout au long du tour (comme F1 2016) et non seulement au passage des partiels (comme Forza). Les angles de replay TV1/TV2/TV3 et Static, idéaux pour de la retransmission e-sport. J’aime le fait de ne pas arriver à faire 1km sur le Nordschleife en Mercedes AMG GT GT3 sans prendre un mur. Qu’il faille faire monter les pneus en température quand on désactive les couvertures chauffantes. Il y a des choses que je n’ai pas essayé en toute honnêteté comme le mode carrière (red flag?). J’avoue, je hais les modes carrière dans les jeux de ce genre, je n’ai pas beaucoup de respect pour l’IA, je n’ai fait que 2% de la carrière FM6, ZERO% dans pCARS et AC prendra le même chemin. Au vu des résultats de Digital Foundry concernant le framerate du jeu en mode carrière, c’est peut-être mieux ainsi car déjà SEUL SUR PISTE le jeu n’est pas un modèle de fluidité, ce qui est très gênant pour un jeu de ce type…

J’ai beaucoup attendu avant d’écrire ces mots dans l’espoir que Kunos sorte un puissant patch quelques jours après la sortie, mais… non. Dans l’état actuel des choses et malgré le fait que je veuille personnellement aimer ce jeu, il m’est difficile de le conseiller à qui que ce soit. Les bugs et la réalisation globale laissent trop à désirer et, d’une manière générale, rares sont les gens qui achètent un jeu de course pour faire 90% de contre la montre comme moi. J’ai testé le mode online d’ailleurs, lors d’une seule et unique course à Vallelunga avec un niveau de lag que je n’avais encore jamais vu sur One! Plus étonnant/grave, le lag s’était ensuite transposé au mode solo et n’est parti qu’après un énième cold-reboot (débrancher la console, attendre 30s, rebrancher).

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