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Test de Project Cars sur Xbox One

Annoncé et attendu comme le messie pour les fans de jeu de course sur Xbox One, Project CARS est enfin arrivé depuis quelques jours et c’est avec bien du retard que je peux vous donner mes impressions à son sujet. Meilleur que Forza Motorsport ? Le début d’une nouvelle ère? Réponses inside…

test de project cars sur xbox oneIl faut remonter à Race PRO pour retrouver trace d’un éditeur qui ait « osé » tenter l’aventure Xbox (sur 360 à l’époque). Bien que très axé « simu » et « sport auto », le titre de Simbin avait souffert de la comparaison avec Forza en raison d’une technique dépassée et d’un rendu bien moins « lissé » que ce à quoi on est désormais habitué de la part de Turn 10 (à part FM2, qui était visuellement choquant). C’est un point très important et à la base même de toute comparaison (inévitable) entre Project CARS et Forza Motorsport.

On peut botter en touche en disant que les 2 jeux sont très différents, et ils le sont, mais force est de constater que nos cerveaux de joueurs Xbox ont été « Forzatés » par une décénnie de titres Motorsport. Comme les joueurs GT sur Playstation, nous avons été habitués à Forza Motorsport comme standard du réalisme et de la qualité sur Xbox et c’est là que Project CARS voit se brandir son plus grand obstacle.

Devenir Pilote Professionnel

Le rêve de pas mal d’entre-nous, devenir pilote pro, est le coeur de l’expérience solo dans Project CARS. Aidé par les conseils et expériences de plusieurs véritables professionnels, le mode carrière reprend la progression naturelle dans le monde des sports mécaniques. Le titre de Slightly Mad Studios est bien fourni avec de nombreuses catégories comme le Karting, les monoplaces, le Tourisme, GT ou encore les Prototypes Le Mans. Une fois entré son nom et signé son premier contrat, il est possible de débuter où l’on veut, contrairement à de nombreux jeux qui imposent de commencer par le bas et gravir les échelons vers les catégories les plus exclusives. Tout est ouvert, véhicules comme circuits.

Ce genre de mode carrière n’a rien de neuf, il a même été repris maintes et maintes fois par le passé mais, au moins depuis TOCA Race Driver 3, pas de façon aussi convaincante. La liberté offerte au joueur permet de se créer sa propre expérience ou copier celle de véritables pro. La trajectoire classique kart -> formules diverses -> F1 sera privilégiée par beaucoup mais il est tout aussi possible de varier les plaisirs avec une carrière à la André Lotterer, l’allemand qui jongle en ce moment entre Audi LMP1 en FIA WEC, Formula Nippon au Japon ou encore sa pige en Formule 1 à Spa en 2014. Dans Project CARS, c’est possible 🙂 Il est également possible de sortir des sentiers battus, car tout le monde n’accède pas à la F1, certains, même très rapides, sont forcés hors du circuit « monoplace » et se font un nom en voitures de tourisme, pensez à Yvan Muller ou Mattias Ekstrom par exemple.

test de project cars sur xbox oneYvan Muller, André Lotterer, Mattias Ekstrom, des noms (bien) connus de ceux qui scrutent les résultats des courses autour du monde chaque week-end. Je fais partie de ces gens là, et Project CARS et le premier jeu depuis bien longtemps qui donne l’impression que mes connaissances des sports mécaniques peuvent représenter un « avantage concurrentiel ». Le jeu respire le sérieux, probablement un peu trop austère visuellement pour certains (les menus necessitent une GROSSE période d’adaptation) mais pour confirmer ces impressions et toute l’excitation accumulée par des mois d’attente, il faut se lancer. Direction le circuit!

Amat Victoria Curam

Direction le circuit, mais pas en carrière! Je préfère toujours me diriger en contre la montre, seul sur un circuit que je connais et avec une auto familière, d’autant plus que j’ai troqué ma manette pour un volant Thrustmaster. D’emblée, c’est le visu qui marque, le jeu est très inférieur à Forza Motorsport 5 esthétiquement (Spa Francorchamps) et la conduite a un ressenti très différent (BMW M3 e30 GR.A même si celle-ci n’existe pas dans Forza).

La capacité/volonté de chacun à accepter les différences de Project CARS, passer outre les éventuelles frustrations et relever le défi de ce nouveau jeu, et de cette nouvelle philosophie, décide, dans les toutes premières minutes de votre attachement à ce titre. Vous allez me dire: « c’est facile de dire ça et ça n’aide pas ceux qui n’ont pas acheté le jeu, en l’absence de démo. » Je peux juste ajouter que Project CARS n’est pas Forza 5, il ne le sera jamais et ne le voudrait probablement pas. Project CARS vous poussera peut-être à reconsidérer votre attachement pour Forza ou l’inverse, peut-être que d’un seul coup, vous aimez plus Forza que vous ne l’aviez rémarqué. Quasiment tout parait différent et est immédiatement soumis à la comparaison/critique avec Forza 5. Si vous êtes passionné de jeux de course sur Xbox One, c’est inévitable.

test de project cars sur xbox oneEt tout ça se passe dès les premières minutes de jeu tellement les titres sont différents. Mais quel que soit votre penchant au moment d’éteindre la Xbox One au terme de cette première partie, vous auriez tort de ne pas donner sa chance à Project CARS. Préparez vous juste pour l’amour vache.

Je connais Spa comme ma poche et la M3 est fantastique, il est temps de défier l’IA dans sa difficulté la plus élevée, sans aides au pilotage (jme la raconte comme ça). D’ailleurs, dès le 1er lancement du jeu il est possible de choisir son niveau de difficulté que vous soyez un novice, amateur ou pro. Il est possible de choisir une meute d’Intelligences Artificielles également équipées d’M3 ou de véhicules de la même catégorie (Groupe A donc Sierra Cosworth et Mercedes 190E, pas de Skyline R32 malheureusement). Sans surprise, l’IA est de type « Senna-esque » et cherchera à tirer profit de tout espace, notamment à l’intérieur, que vous auriez la mauvaise idée de laisser. Il m’est difficile de juger l’IA en profondeur car je préfère le Contre La Montre et les courses en ligne (16 joueurs) mais, comme toujours, battre l’IA en difficulté la plus élevée est un bon indicateur: vous devriez être prêts à affronter des humains!

Je t’aime, moi non plus

J’adore Project CARS. Je le déteste aussi. Je l’adore car j’ai attendu trop longtemps pour avaler une déception, parce que je peux faire des essais libres, des stratégies de stand, voir le temps passer et avoir à allumer les phares moi-même, voir les premières gouttes de pluie tomber et avoir à démarrer les essui-glace moi-même, prendre un mur et voir s’arracher un pneu, voir que les développeurs ont modélisé entièrement le moteur et les tuyaux qui redirigent l’air vers les freins sont véritablement actifs. Toutes ces choses qu’un titre « Motorsport » est sensé proposer. Je le déteste car le jeu est bourré de bugs et le framerate est aussi prévisible qu’un horaire d’arrivée SNCF.  Oui la liste négative est moins longue, mais croyez-moi, toute aussi puissante.

test de project cars sur xbox oneProject CARS n’est pas un jeu « plug n play » à proprement parler, en tout cas sur Xbox One. Déjà, si vous jouez à la manette, il faut un certain temps d’adaptation entrecoupé de retours dans les menus pour régler différents paramètres et c’est une chose qui se répète avec de nombreux aspects du jeu. Beaucoup d’options, une surenchère bien connue des joueurs PC mais vue pour la première fois (sur un jeu de course en tout cas) sur console. Le nombre de paramètres est parfois étourdissant mais il faut passer par là pour trouver son petit coin de paradis. Toutes les expériences de jeu ne sont pas les mêmes dans Project CARS et les lacunes techniques (si vous en êtes aussi sensible que moi) vous pousserons à modifier votre façon de jouer.

Pour l’instant, j’ai majoritairement trouvé mon bonheur en contre la montre ou équivalent dans les épreuves du réseau des pilotes. Seul sur circuit, en plein jour par temps sec, c’est un peu triste au vu des possibilités du jeu mais quand les conditions sont réunies, Project CARS peut être quasi-magique.

Si les graphismes ne m’ont pas enchanté, ils sont rarement un problème longtemps pour moi, je préférerais toujours un GTA à un Assassin’s Creed et on sait lequel des 2 est le plus beau. PCARS propose des angles de vue excellents et qui augmentent grandement l’immersion. A la manette il est possible de bouger la tête dans le cockpit et voir le pilote passer les rapports (pied et boite de vitesse). L’ambiance sonore est excellente, par là je veux dire les bruits moteur car je ne pourrais pas vous dire un mot sur la musique que j’ai viré illico-presto. Il y a beaucoup plus de « bruits » que simplement le moteur et la boite de vitesse, par contre, je regrette le fait de ne pas bien entendre les pneus sur les voitures de route. Leur omniprésence, combinée à un ressenti plus fort de la perte de d’adhérence dans Forza, représente un « manque » qui nécessite une approche différente du gameplay de Project CARS. En ce qui me concerne, le gameplay de PCARS est plus exigeant dans le sens où il est plus visuel qu’audio. Du coup, il faut une approche différente pour « lire » là où se situe la limite d’adhérence et la tenir le plus longtemps possible sur un tour.

Project CARS est bourré de détails qui trahissent la passion des développeurs pour les sports mécaniques, comme le fait que le rendement du moteur soit dépendant des coordonnées géographiques du circuit. Les moteurs atmosphériques n’aiment pas l’altitude, imaginez si 50% des voitures perdaient 10% de puissance à Bernese Alps 😉

Manor Face à Ferrari

Toutes les critiques à l’égard de Project CARS prennent un coup quand on évoque le budget du jeu. Fameusement « co-développé et co-financé » par la communauté, le jeu de Slightly Mad Studios n’a bénéficié que d’une enveloppe d’environ 5 millions d’euros … ce qui est probablement équivalent au budget PUB de certains concurrents. Cela aide à mettre les choses en perspective.

test de project cars sur xbox oneEvidemment, le budget sonne comme l’excuse numéro 1 quand on évoque les faiblesses techniques du jeu. Les mêmes problèmes se répètent sur les 3 plateformes mais la version Xbox One est bel et bien la moins bien lotie du lot (mais la PS4 n’est pas bien au dessus). A partir de là, c’est votre passion qui fait la différence. Etes-vous passionné de course ou passionné de jeux vidéo? Il m’est arrivé à plusieurs reprises de baver devant une expérience de jeu exceptionnelle, puis changer de voiture/circuit et déchanter devant un framerate plus bas que terre. Après tous les retards dont il a « profité », Project CARS n’est tout de même pas arrivé sur Xbox One aussi clean que ce que les développeurs espéraient, pour moi c’est sa plus grosse faiblesse. Considéré comme une configuration « low » sur PC, les consoles disposent tout de mêmes d’options qui permettent de retirer tout un tas d’options visuelles, ce qui est quand même assez hallucinant. Pas de végétation, pas de reflets, pas d’amélioration du framerate non plus.

Le contenu du jeu est à double tranchant avec une liste de circuits hallucinante et remplie de tracés quasiment jamais vus ailleurs, mais la liste des autos est quand à elle relativement pâle avec notamment l’absence de constructeurs japonais et exclusifs (Ferrari, Lamborghini, Porsche…).

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