Forza Motorsport 6Nos tests

Test de Forza Motorsport 6 sur Xbox One

Jamais en retard, même en avance pour le coup, un nouveau Forza Motorsport nous parvient 2 ans après le précédent. Turn 10 a su utiliser les 24 mois de développement pour implémenter certaines de options les plus attendues de la part des joueurs depuis… toujours ! La nuit et la pluie ! Suffisant pour en faire le Forza Ultime?

Test réalisé à partir d’une version commerciale personnelle, débloquée par un code Early Access délivré par Microsoft. Thanks Bill!

Forza Motorsport à 10 ans! La machine, désormais bien huilée est un gage de très haut niveau technique, de fun et de multiples possibilités que Dan Greenawalt résume dans sa fameuse phrase : “faire des fans d’automobile des fans de jeux de course et faire des fans de jeux de course des fans d’automobile.” Bizarrement il ne l’aura pas dit cette année…Non, cette année, toute la communication a été placée sur les arrivées combinées (et séparées) des courses de nuit ainsi que de la pluie comme autre condition météo que l’habituel “grand beau temps partout sauf en Angleterre où c’est toujours nuageux”.

Test de Forza Motorsport 6 sur Xbox OnePrésenté comme le “Biggest Forza Ever”, Forza Motorsport 6 est blindé de contenu avec 26 environnements et plus de 460 bolides, d’emblée dans le disque, en attendant ce que je vois comme une véritable avalanche de DLC dans les mois à venir. Si vous avez essayé la démo, alors vous avez essentiellement commencé le jeu. On débute avec la voiture star, sur un nouveau circuit dans un scénario “Hollywood” avec toutes les aides activées comme dans … Forza Motorsport 3 (Audi R8, Camino Viejo). Une fois la course terminée et gagnée sans le moindre challenge, il est temps de revenir sur terre en commençant par le bas comme dirait Drake. Avant ça, votre passion Forza-esque sera récompensée sous la forme des Forza Rewards qui s’accumulent de façon assez ridicule, avant même de commencer la carrière je reçois environ 10 autos dont des brutales (Aston Martin, Jaguar F Type, Nissan GTR) et seulement, juste seulement, 11 MILLIONS de crédits ! Il ne m’aura pas fallu longtemps pour passer de “starting from the bottom” à “now we’re here.”

Qualifications sans qualifications

La progression naturelle du jeu (appelée Stories of Motorsport et narrée par différentes personnalités) vous impose de participer à un championnat qualificatif de 3 courses, encore une fois, comme dans la démo. Il est marrant de noter que ce sont des qualifications sans qualifications, quelle que soit votre vitesse (temps au tour), vous démarrerez toujours à la 12ème place, en plein milieu de peloton (désormais une grille impressionnante de 24 autos en piste !), et vous devrez remonter jusqu’à la 3ème place en un rien de temps…Classique Forza.

Pour un jeu qui a littéralement explosé son économie en offrant tout ou presque tout à tout-va (les fameux niveaux de pilote et leur tirage au sort, comme dans Forza Horizon 2) et qui veut absolument éviter le “grind” (la sensation de progression lente et difficile), Forza continue de nous imposer la frustration d’avoir à traiter l’IA comme de la charpie afin d’obtenir une place qui permet de continuer la carrière…Ça n’a pas de sens ! Je ne comprends pas pourquoi Turn 10 ne propose pas l’option de sélectionner soit même (ou dans des tranches pré-établies) la durée de la course (avec une augmentation des gains en conséquence), ce qui permettrait une approche beaucoup plus réaliste de chaque course. Évidemment, une fois sélectionné ma Toyota GT86 sur le magnifique petit tracé de Lime Rock Park (l’une des nouveautés du jeu), je me jette sur les options où je retire absolument toutes les aides (mais garde la direction sur “normal”) et je place l’IA sur “imbattable” en laissant cochée l’option “agressivité restreinte”. J’ai vu de nombreuses courses sur Lime Rock mais malgré que ce soit un petit circuit, il faut un temps d’adaptation et l’IA se montre d’emblée “Senna-Esque” avec des dépassements dans les “S” qui me font penser que Jules Bianchi et Justin Wilson se sont réincarnés en IA Forza Motorsport 6. Cette idée s’évapore quelques secondes plus tard alors que ces mêmes IA se sortent dans les murs de pneus et en foutent partout sur la piste, autre effet “Hollywood” mais très sympa.

Test de Forza Motorsport 6 sur Xbox OneEt c’est évidemment le moment de parler de la physique du jeu. Après des mois de Project CARS, j’ai décidé au mois d’août de me remettre sur Forza 5 pour lequel j’avais perdu tout feeling (au volant). Avec le bol que j’ai, je suis parvenu à endommager mon pédalier Thrustmaster, puis à faire empirer la situation en tentant de le réparer (n’essayez pas d’ouvrir votre pédalier Thrustmaster….) et me voilà donc à la manette. J’avais oublié à quel point Turn 10 maîtrise la manette. Forza Motorsport 6 est un véritable RÉGAL à la manette. Comment font-ils pour faire ressentir la roue avant droite sur le point de bloquer aussi bien (d’autant plus que les blocages de roue sont désormais visualisés localement) ? Mais cela ne veut pas dire que le maniement de l’auto est un copier/coller de Forza 5. Étant donné qu’à aucun point la physique du jeu n’a été évoquée sur toute la phase communication de Forza 6, j’avais quelques doutes, mais il y a une véritable progression ou en tout cas un changement (chacun interprétera comme il veut). On sent davantage la largeur des pneus dans la direction ce qui donne un train avant très direct (toujours sur la GT86) et un train arrière assez instable, mais pas assez de puissance pour le faire décrocher totalement. Il me semble désormais possible de moduler l’accélération et le freinage de façon séparée ou combinée beaucoup plus précisément que par le passé, et cette impression prend tout son sens quand on modifie la voiture. Visuellement, les écarts ne se transforment plus immédiatement en des micro-nuages de fumée et du point de départ au 1er virage, vous ne rendrez pas les disques de frein totalement rouges/fluos comme c’était le cas il y a peu. Oh et puis la boite manuelle avec embrayage ne cause plus cet insupportable bruit de rupteur à chaque passage de vitesse, sauf lors des ralentis, mais c’est bien mieux qu’avant ! Le gameplay récompense toujours la fluidité dans les trajectoires donc si vous avez des doigts de violoniste comme Asix13 alors vous serez inarrêtables. Pour le volant, j’y retournerais une fois reçu mon pédalier de remplacement.

Forza se veut toujours un modèle d’accessibilité avec X niveaux de difficulté pour l’IA et de nombreuses aides au pilotage. L’activation/désactivation de ces aides à bien sûr une incidence sur le nombre de crédits EXP reçus en fonction de vos résultats. Chose étonnante, il est désormais possible de s’entraîner avant la course, mais cet entraînement ne changera en rien votre position sur la grille. Encore une fois, pourquoi, Turn10? Quoi qu’il en soit, si vous avez joué à d’autres Forza avant, le programme Rewards vous a fait riche à millions avant même de choisir votre première auto donc, don’t worry be happy.

Nouveau look

Test de Forza Motorsport 6 sur Xbox OneLa fin des épreuves de qualification offre une bonne raison de revenir vers le menu du jeu et d’apprécier les changements effectués par Turn 10. Vous êtes accueillis avec votre auto dans l’un des 2 homespace disponible, par défaut c’est Rio et c’est splendide…Les menus sont disposés façon “tablette” avec de grands carrés ou rectangles disposés au centre de l’écran, c’est du plus bel effet mais je trouve que l’encadrement bleu qui indique là où on se trouve aurait pu être plus prononcé. Encore une fois, les habitués de Forza se sentiront rapidement comme chez eux avec toutes les options classiques. L’une des curiosités qui me prend en premier, le menu d’achat des autos. Vous vous souvenez de l’absence de “concessionnaires” dans Forza Motorsport 5 et Forza Horizon 2, obligeant à martyriser sa manette pour passer d’Abarth à Volkswagen (…), les choses sont désormais nettement mieux car présentées sous formes d’onglets en haut de l’écran. Sous l’onglet de chaque marque se trouve la liste, verticale, de toutes les autos concernées. Il aurait été encore mieux de les présenter non pas une par ligne mais plutôt 3 ou 4 pour un affichage d’ensemble plus grand car plus compact. Vous allez chez Honda vous devez descendre en passant 4 IndyCar identiques avant de tomber sur les Civic, Integra et autre NSX. Mais c’est quand même nettement mieux qu’avant! Autre amélioration discrète mais ô combien bienvenue: le mode “jeu libre” enregistre désormais vos préférences! Fini le fait de devoir SANS CESSE RE-RENTRER SES PREFERENCES A CHAQUE FOIS! Et encore mieux, si comme moi vous aimez faire du contre la montre de cette façon, vous pourrez sélectionner le fait de rouler seul sur la piste de votre choix avec l’auto de votre choix dans les conditions de votre choix pour le nombre de tour de votre choix, et quand c’est terminé, le jeu vous propose automatiquement un autre circuit par la suite, sans avoir besoin de revenir au menu ! Simple et efficace !

Un nouveau mode fait aussi son apparition, c’est le mode Test Drive, qui n’est autre que ce que l’on utilisait tous auparavant en appuyant sur Y dans le menu de réglage d’une auto (d’ailleurs cette fonction existe toujours). Des petites améliorations et retouches qui prouvent que, même sans rien dire, Turn 10 écoute et améliore son produit. Enfin, sur certains points, le départ n’est toujours pas lancé…débuter devant la ligne, really Turn10?

Maintenant que je peux faire ce que je veux via ce nouveau menu (tout est ouvert d’emblée dans le jeu, pour peu que vous ayez les moyens de vous payer l’auto de vos rêve, au fait la location est toujours présente), il est temps de véritablement tester les 2 éléphants dans la pièce: la NUIT et la PLUIE.

Vous avez dit “Drapeau Rouge”?

Turn 10 a donc répondu présent en ajoutant la nuit à son jeu, partiellement. La nuit n’est disponible que sur certains circuits et son rendu est un peu bizarre, notamment au niveau de la lumière. La gestion de la lumière a toujours été un problème dans Forza. Pour FM5, Dan Greenawalt avouait que chaque circuit était réalisé “sur mesure” et j’avais espoir que l’arrivée de la marque déposée “Forza Tech” marque l’avènement d’un système unifié qui permette de traiter tous les circuits de la même façon. Apparemment ce n’est pas le cas. L’un des choses qui trahit cette réalité est le mode photo, vous pouvez aller, avec les mêmes réglages personnalisés, de circuit en circuit et obtenir des tons et couleurs très différents. Le pire, c’était les tunnels (dans Horizon 2 aussi), mais bien sûr le mode photo embellit grandement et permet de retoucher les choses. En véritable gameplay, pas de retouche possible, et la lumière semble très crue de nuit, très “basique”, surtout quand vous vous retrouvez dans l’obscurité totale, c’est comme si le moteur de gestion de la lumière tentait de recréer l’absence de lumière, ou la présence d’une lumière très faible/diffuse, en montrant ses limites. Ce n’est pas affreux, ce n’est pas un argument suffisant pour détester le jeu, mais pour moi il est clair que la nuit dans FM6 n’est pas aussi belle que la nuit dans FH2. Étonnant.

Après, tout un tas d’effets sont mis en avant pour que le joueur ressente la nuit d’une façon unique. Les pneus sont plus froids, certaines parties des circuits ne sont pas du tout éclairées, les phares des poursuivants ont une incidence sur votre façon de jouer et, globalement, c’est une expérience super fun qui est vraiment la bienvenue dans la franchise. Ensuite il y a la pluie. La pluie est elle aussi cantonnée à certains circuits, chose que je ne comprends pas. Oui il n’a peut-être pas plu à Laguna Seca depuis les années 50 mais si le circuit est scanné au laser, toutes les aspérités sont prises en compte non ? Pourquoi ne pas en profiter de cette avancée technologique pour “oser” un peu ? Sur ce coup-là, Turn 10 semble “se cacher” derrière la science en prétendant que toutes les flaques (en 3D s’il vous plaît) sont scientifiquement placées exactement à l’endroit de leur véritable position. Seuls les tracés où la pluie est fréquente présentent cette possibilité, mais je crois que Forza Motorsport 6 en fait trop, beaucoup trop.

Test de Forza Motorsport 6 sur Xbox OneAprès quelques tours de Sebring, Silverstone et autres, il semble clair que l’aspect “Hollywood” est de retour ici. Les conditions sont si mauvaises, avec des flaques si grandes (et immuables, car la météo est non dynamique donc pas d’assèchement de trajectoire) qu’il est inconcevable qu’une course puisse avoir lieu, c’est le Red Flag direct. Dans aucun pays, même en Amérique du Sud où ils laissent parfois les Super TC 2000 évoluer dans des conditions de type “mousson”, les commissaires de piste ne laisseraient une course avoir lieu avec autant d’eau résiduelle sur la piste, c’est suicidaire. Comme toujours vous partez 12ème et chaque tour vous voyez l’IA se sortir à coup d’aquaplaning monumental. Par défaut, vous avez des pneus pluie (enfin je pense, le choix n’est pas présent) et les techniques de pilotage sous la pluie (toutes théoriques pour moi, je n’ai jamais roulé en vrai sur une piste détrempée) ne semblent pas s’appliquer. Le fait d’utiliser la trajectoire extérieure ne m’a causé d’autres choses que de sortir large et voir une meute d’IA passer comme chaussée de “Michelin Pilot Super Sport Max Ultra Pro Grip” et je n’ai pas trouvé les vibreurs si glissants que ça. Par contre, comparé à la nuit, pas ou peu de critique quant au visuel, absolument magnifique dans ces conditions, vous pourrez réaliser des photos incroyables et, vous savez quoi, le reflet de l’auto est complet! Fini les clichés fantômes à la Horizon 2! Une énième preuve des gros progrès réalisés par Turn 10 mais qui n’auront encore une fois pas été communiqués.

Je trouve tout de même le rendu de ces nouvelles conditions de jeu un peu en deçà des attentes mais c’est peut-être le prix à payer pour maintenir un niveau technique au-delà de tout soupçon. Le jeu est nickel, tourne nickel, ne crash jamais, pas un pet de baisse de framerate, les bugs de son ont disparu (d’ailleurs Turn 10 a ajouté des tas de nouveaux sons, moteur, pneus et autre, absolument parfaits). J’ai été surpris de voir du clipping à de rares occasions (Nordschleife et Road Atlanta) mais un possible patch Day One vous privera peut-être de ces minuscules désagréments.

Meilleur? Non. Mieux, absolument

La critique est facile, si comme moi vous avez connu tous les Forza, toutes les options passées, les circuits, les possibilités, alors vous aurez peut-être un peu de mal à considérer ce Forza 6 comme le Forza Ultime car il ne reprend pas tout ce que ses prédécesseurs offraient. Je veux parler par exemple de l’absence de tout tracé japonais, de nombreux tracés fictifs qui ne sont pas de retour, j’en passe et des meilleures, mais en même temps, les progrès sont réels et, réglé comme une horloge suisse, nous revoilà 2 ans plus tard avec un nouveau Forza, toujours aussi excitant. Tout le monde aime Forza pour une chose bien précise, l’éventail des possibilités est tel que, malgré quelques manques ici et là, il est assuré que vous retrouviez votre petit coin de paradis. Peintures, photos, vidéos, nouveau mode Forza TV, passer son temps à régler votre auto pour tel et tel circuit, faut il privilégier la tenue de route ou la puissance dans ce Forza? Qu’est-ce que donnent les nouveaux tracés comme Brands Hatch, Lime Rock, Watkins Glen, le retour d’un Sonoma étonnamment verdâtre (comme quoi il pleut bien en Californie), toutes ces nouvelles disciplines de sports mécaniques qui font baver les teams, prêtes à lancer des compétitions à tour de bras sur le Xbox Live. Et tellement d’autres choses dans un package probablement au top du top techniquement, sur notre Xbox One, en 2015. Vous DEVEZ l’acheter.

Test de Forza Motorsport 6 sur Xbox OneLors de l’arrivée de Project CARS, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas le comparer constamment à Forza, et la note relativement dure que le jeu de Slightly Mad Studios a obtenu était surtout le résultat d’une technique vraiment défaillante au départ (les choses se sont très nettement améliorées depuis le patch 2.0 et encore plus avec le 3.0). Avec Forza 6, on se rend immédiatement compte que la comparaison n’est même pas possible, la philosophie des 2 jeux est quasi diamétralement opposée. Forza n’a de Motorsport que le nom et c’est une chose qui me chagrine quand on voit la détermination de Turn 10 sur certains aspects, en négligeant totalement d’autres comme la stratégie ou les arrêts au stand. D’où leur est venu cette idée de “mods”, ces conditions que l’on peut appliquer à l’auto en mode carrière (pratiques cependant dans certain cas, comme les Autocross) alors que de simples options comme “usure des pneus x2, ou x5, consommation x5, x10”, font cruellement défaut. La diversité à du bon, Forza reste une valeur sûre de qualité technique, fun et réalisation globale, la concurrence (pCARS, Assetto) propose une saveur différente et davantage complémentaire qu’autre chose en ce qui me concerne.

12 ou 24 mois garantis

Si vous êtes fans de jeu de course, il est envisageable de n’acheter que les Forza sur Xbox One. Après tout, ce sont des jeux exclusifs, qui tirent plus de la console que tous les titres multi-plateforme et dont la qualité est absolument irréprochable. En jouant à Forza Motorsport 6, il est relativement aisé de se voir scotcher le jeu au minimum 12 mois, voire plus si vous n’êtes que peu attirés par le côté plus “arcade” d’Horizon. Les autres jeux qui sortent entre temps offrent un peu de variété (notamment WRC 5 qui m’intrigue beaucoup et bien sûr Assetto Corsa) mais pour la 6ème fois consécutive, Forza 6 reste le jeu avec le plus gros pouvoir fédérateur de notre plate-forme Made in USA.

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