Sine Mora

Test XBLA : Sine Mora

Sorti le 21 mars 2012 sur Xbox Live Arcade, Sine Mora est un shooter “classique” à scrolling horizontal développé par les Hongrois de Digital Reality. C’est leur second jeu XBLA après l’excellent Skydrift et avant le prometteur Bang Bang Racing. Sine Mora est disponible contre 1200 points Microsoft et vous demandera 900mo d’espace libre sur disque dur.

On connait tous le principe des shoot-em-all qu’ils soient à scrolling vertical ou horizontal : détruire des hordes d’ennemis et éviter des tonnes de projectiles de toutes formes et tailles avant d’affronter un « boss », souvent aussi gros que l’écran et dont il faut exploiter le ou les points faibles. Sine Mora, est exactement ça, simplement, le jeu de Digital Reality fait tout incroyablement bien. Tout, ou presque !

S’il faut partir à la guerre contre des milliers d’ennemis plus ou moins coriaces, il vaut mieux avoir une bonne raison. Cette raison, dans Sine Mora, c’est une vengeance, celle d’un père qui a perdu son fils.  Ronotra Koss est à la recherche de l’officier qui a tué son fils, pour avoir refusé de participer au massacre de milliers de civils lors d’une opération très « Hiroshima-Nagasaki-esque ». Toute l’action du jeu se déroule sur des planètes et systèmes solaires inconnus et avec des personnages à mi-chemin entre humains et animaux. Le design général de Sine Mora est la première chose qui saute aux yeux…tout est absolument magnifique, avec des couleurs vives, des avions (pour vous ou l’ennemi) superbement réalisés, des boss gigantesques et hauts en charisme … le tout sans le moindre souci de framerate pour une réalisation globale tout juste parfaite. Sine Mora commence sur des bases très solides !

MAITRISER LE TEMPS

Les caractéristiques de base de ce genre de jeu sont si classiques qu’il faut absolument au moins 1 élément pour se différencier de la masse et ne pas être comparé à un « vulgaire » 1942. Dans Sine Mora, il s’agit du temps. A cette époque, le temps est maitrisé grâce à une technologie de pointe et ceci change le rapport qu’ont les êtres avec lui. Il est possible de retourner dans le passé ou de voyager dans le futur mais, bien évidemment, tout changement aura pour conséquence un effet domino dramatique.

Dans le jeu, le temps est présent à plusieurs niveaux. Tout d’abord il y a un décompte que vous pouvez ralentir en tuant des ennemis, arrivé à un certain point, l’espace temps se stabilisera et vous pourrez souffler quelques secondes…par ailleurs, il est possible avec la gâchette de ralentir le temps pour mieux éviter les projectiles qui se dirigent vers vous, c’est une « arme » très efficace qui vous sortira de situations absolument impossibles lorsque l’écran est rempli de missiles et autres bombes !

Le reste est classique mais sans bavure, il est possible d’améliorer votre avion au fur et à mesure de votre progression dans un niveau. Les canons principaux enverront de plus en plus de projectiles (et de façon plus large), votre arme secondaire sera plus dévastatrice etc etc.

MAGYAR HANGJA ?

Le premier niveau faisant office de tuto/didacticiel, les 7 suivants seront entrecoupés de texte et voix (en Hongrois ?) qui vous en diront plus sur le pourquoi du comment. De quelle vengeance s’agit-il, Comment le plan a été mis en place, quels sont les cibles principales et quels sont les acolytes du père inconsolable? Au-delà de cela, le jeu adopte un ton entre mélancolie et pragmatisme, précisant que même en maitrisant le temps, il n’est possible que de vivre son présent et de choisir son futur.

Bien sûr, il est possible de passer les phases de blabla et de s’empresser de shooter sur tout ce qui bouge mais ce serait un brin dommage car les textes sont bien écris et donnent énormément plus de profondeur au jeu, on arriverait presque à s’attacher aux personnages et prendre leur quête à cœur.

Second jeu d’avions de Digital Reality, Sine Mora se détache de la 3D de Skydrift et se cantonne à la 2D chère aux shooters de ce genre. Cependant, de temps à autre le jeu passe en « 3D Stéréoscopique » pour des effets de toute beauté ! Dans ces moments là, on reconnait vraiment les similitudes avec Skydrift et le moteur graphique, absolument sans faille … un véritable régal.

Donc, une histoire prenante, un gameplay simple et efficace, des graphismes sans fausse note, des ennemis variés, environnements excellents et une réalisation de très très haut niveau…un jeu parfait ? Evidemment non, mais les critiques que j’ai à l’égard de Sine Mora ne font pas le poids par rapport aux qualités citées au dessus.

PAS DE MULTI … EN 2012

Ok les shooters à scrolling vertical/horizontal sont souvent des jeux solo mais l’absence de mode multijoueur, local ou en ligne, dans Sine Mora est limite criminelle. En effet, le jeu est tellement jouissif qu’on aimerait pouvoir l’apprécier en bonne compagnie, depuis la même console ou via les joies du Xbox Live ! Malheureusement ce n’est pas le cas et c’est un manquement à la fois triste et incompréhensible…enfin bon passons…l’autre critique (et oui je n’en ai que 2) que j’ai envers Sine Mora est au sujet des musiques. Créées par Akira Yamaoka (Silent Hill, Shadow of the Damned), elles sont superbes dans les menus et phases de transition mais manquent cruellement de rythme pendant les périodes d’action les plus intenses.

On se bat dans les 4 coins de l’écran pour éviter une myriade de projectiles tout en essayant de se déplacer pour détruire des tas de tourelles et la musique du genre « ambiance » ne semble tout juste pas adaptée à ce qui se passe … peut-être qu’une musique « rock-speedée », aussi classique qu’elle puisse paraitre, aurait été plus inspirée malgré tout le respect que je dois à Yamaoka-san.

Pour le reste, c’est juste un petit bijou. Le design des boss, réalisé par Mahiro Maeda (Nausicaa et la valée du vent, Porco Rosso, Samurai Champloo j’en passe et des meilleurs…) est absolument fantastique et très bien mis en avant par de petits effets de caméras avant chaque combat, c’est un véritable bonheur !

1200 POINTS AMPLEMENT MERITES

Je ne sais même plus combien d’heures il m’a fallu pour venir à bout de Sine Mora, ni combien de fois j’ai du recommencer depuis le niveau précédent pour avoir utilisé tous mes « continue ». Une fois le scénario terminé, il est toujours possible de le recommencer au même niveau (ne serait-ce que pour améliorer sa note de « rang ») ou en plus dur pour les acharnés. Il existe aussi un mode « Arcade » (avec peintures à débloquer pour les avions), un mode « Score Attack » (dans un des 7 niveaux) et un mode « Entrainement Boss » pour revivre les moments les plus intenses (Papa Carlo !!). Tous ces modes augmentent la durée de vie raisonnable du jeu et en font un excellent investissement, même sans mode multi.

Pour finir7

18

De manière plus générale, Digital Reality s’installe tranquillement sur le Xbox Live Arcade avec un catalogue de jeu à la qualité exceptionnelle. Le genre de renommée qui peut leur valoir un succès immédiat, quelque soit le jeu sur lequel ils travaillent. Par ailleurs, le XBLA commence sérieusement à sortir des jeux à la qualité si haute que la différence de tarif avec les jeux « boites » devient de moins en moins acceptable…

Pour les joueurs, c’est tout bénef, au prix d’un jeu « boite », vous aurez 4 jeux XBLA à 1200 points chaque et Sine Mora est un excellent choix pour vous lancer !

Les plus Les moins
Réalisation générale
Moteur graphique
Environnements
Personnages charismatique
Véhicules
Les Boss
L’histoire
Ton général du jeu (adulte)
Durée de vie
Encyclopédie quand on fini le solo
Monde créé par les développeurs
Niveaux de difficulté
Pas de multi local ou en ligne
Musique manque parfois de peps

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