Sports Mécaniques

9 voitures de course qui sortent de l’ordinaire

Pour la plupart des développeurs, restituer la physique de la vaste majorité des véhicules actuels doit être relativement simple. Poids, puissance, coefficient aéro, calculs spécifiques au châssis et à la mécanique et le tour est joué (plus ou moins). Mais que se passe t’il quand le bolide en question dévie, un peu ou beaucoup, de la norme? Voici 9 voitures de course bizarres que l’on adorerait tester en jeu vidéo!

Liste sans ordre de préférence.

Howmet TX

TX signifie Turbine eXperimental et dévoile d’emblée la plus grande différence de l’auto! S’il ne s’agit pas de la première auto à utiliser une turbine tirée de l’aviation, elle est et reste la seule voiture de course à avoir gagné avec ce type de propulsion! D’ailleurs elle passa la ligne en 1ère place à 2 reprises en SCCA (Sports Car Club of America) lors de courses longues, avec également 2 succès en épreuves courtes, le tout durant sa seule et unique année de compétition: 1968.

Techniquement il s’agit d’un châssis tubulaire avec suspensions par triangles superposés à l’avant et à l’arrière, une turbine Continental TS325-1 (pour hélicoptère militaire) de 3 litres de cylindrée en position centrale, transmission à 1 vitesse (moteur électrique pour la marche arrière) et pneus Goodyear. La puissance était d’environ 350 chevaux et 880 newton-mètre de couple avec un régime maxi situé à 57.000 tours/minute.

Est-ce que vous oseriez prendre l’aspi?

Chaparral 2J “Sucker Car”

Comment coller au sol? En aspirant le sol vers la voiture, ou l’inverse. La Chaparral 2J utilise des panneaux en plastique et Lexan pour sceller des ventilateurs militaires (conçus pour des tanks à la base) alimentés par un moteur 2 temps de moto. Le résultat: entre 1.25 et 1.50g d’appui atteint!

Avec une tenue de route incroyable, la 2J se qualifia avec environ 2 secondes d’avance sur la concurrence lors de la saison 1970 en SCCA, mais les soucis mécaniques ne l’ont pas épargnée.

Rapidement, les équipes adverses portèrent plainte avec McLaren en chef de file. Une technologie similaire arriva en F1 8 ans plus tard avec la Brabham BT46B qui remporta le Grand Prix de Suède en 1978 et là encore, la voiture fut retirée pour des questions de légalité.

Pour en finir avec la Chaparral 2J, elle est équipée d’un moteur V8 Chevrolet ZL1 en aluminium, de 7 litres de cylindrée, bon pour 650 chevaux. Avec juste 800 kilogrammes à pousser de virage en virage et l’appui apporté par le système de ventilateurs, on imagine les performances pour l’époque! Plus tard, la Chaparral 2K devint la première IndyCar à « effet de sol » et remporta 6 courses dont l’Indy 500 en 1980.

Nissan DeltaWing

Probablement l’une des voitures de course récentes les plus marquantes, en raison de son apparence, « particulière » si j’ose dire. La/le Deltawing est extrêmement plus étroite au niveau de l’essieu avant (600mm) que l’essieu arrière (1740mm). Le but était de réduire dramatiquement la trainée aérodynamique. A la base, il s’agissait d’une étude réalisée comme la base potentielle des futures IndyCar (pour la saison 2012), qui finit par choisir Dallara.

Plutôt que de disparaitre, la machine est entrée par Don Panoz aux 24h du Mans 2012 et sera utilisée jusqu’en 2017. A la base propulsé par un moteur 4 cylindres turbo Nissan/Renault, la Deltawing passe à un 2.0l Mazda plus léger et puissant (350cv). Le poids du bolide a toujours été très contenu, entre 475kg (à vide) en 2012 et jusque 620 kg (à vide) en 2016.

Je vous passe les soucis juridiques avec Nissan, les résultats sportifs (circulez, rien à voir) ou le fait que le châssis provient d’une Aston Martin. La Deltawing reste une bizarrerie qu’il serait intéressant d’essayer dans un jeu, même si c’est pour se rendre compte que c’est aussi inutile que la Nissan GT-R LM Nismo de 2015. Dur d’être un fan de Nissan Motorsport ces dernières années.

Eagle Aircraft Flyer Special

Encore une auto conçue aux USA et encore un design qui sort de l’ordinaire. Et pour cause! Au début des années 80, Dean Wilson est un fabricant de petits avions conçus pour l’agriculture. L’un de ses clients, le millionnaire Joe Turling, tente de convaincre Wilson d’utiliser son expertise ailleurs que dans les airs: Sur la piste. C’est ainsi que démarre l’aventure de l’Eagle Aircraft Flyer Special, aisément l’une des meilleures idées plus mal réalisées de tous les temps.

Wilson ne croit pas aux effets de sol et pense que sa machine doit fonctionner selon les principes de ses excellents avions, grâce aux « effets d’air ». Il conçoit alors une auto radicalement différente des autres, sans ailerons et avec un empattement immense, alors que les 500 miles d’Indianapolis 1982 approchent. La machine est constituée de pièces en métal et bois, avec un moteur V8 Chevrolet de 750cv derrière le pauvre Kenny Hamilton.

Le dessous de la voiture ne produit aucun appui, et il n’y a pas d’ailerons. Donc la voiture ne va pas vite et en plus elle est instable au même moment. Elle termine loin des 190 miles par heure de moyenne nécessaires pour se qualifier.

C’est une machine à l’allure incroyable qui nous rappelle que faire les choses différemment n’est pas forcément un signe de génie. Fort heureusement, malgré de nombreux têtes à queue, personne n’a été blessé ou tué par l’Eagle Aircraft Special Flyer. Mais ça, c’est avant qu’on lui fasse un swap 4RM avec aéro Forza av/ar hein?

Hoare Mac’s-It Can-AM Special

Pourquoi faire comme tout le monde? Pourquoi mettre un moteur devant, au centre ou derrière et envoyer la puissance aux roues arrières? Pourquoi ne pas utiliser 4 moteurs, 1 pour chaque roue? Ca semble tomber sous le sens en 2021 avec les moteurs électriques, en 1966 cependant, il fallait être à la limite de la santé mentale.

Jack Hoare est ce malade mental, ou génie, c’est selon. Le championnat Can-AM autorisant une grande liberté, des concepts vraiment étonnants y ont été testés et voici donc la Mac’s It Can-AM Special. Dans les années 70, avoir 700cv en Can-AM était nécessaire pour être compétitif, mais on touchait la limite de la technologie des pneus de l’époque. Comment mieux passer la puissance au sol? Au lieu d’utiliser un lourd et puissant moteur unique, essayons d’en placer 4 petits pour chaque roue! Hoare espérait réduire le poids total, améliorer la distribution des masses et augmenter la tenue de route.

Evidemment les soucis ne tardèrent pas à apparaitre. Imaginez le nombre de pièces en mouvement dans ce monstre à 4 moteurs et 4 roues motrices. En plus, des cardans additionnels étaient nécessaires pour assurer que les moteurs produisent la même puissance. Imaginez que la roue avant droite soit plus puissante que l’arrière gauche? Puis que le cardan arrière gauche cède? Sympathique tout ça.

Niveau perfs? 31 secondes moins rapide que la Chaparral 2J… Mais qui sait en jeu vidéo, là où les soucis mécaniques sont virtuellement absents…

Toyota Prius GT300

Aisément l’un des championnats les plus intéressants au monde, le GT300 japonais met en piste des véhicules extrêmes et aux origines très diverses. Imaginez un plateau composé d’Audi R8, Ferrari 458, Lamborghini Gallardo, McLaren MP4-12C, BMW Z4, Nissan GTR, Mercedes SLS AMG et … Toyota Prius!

Avec la Honda CRZ, la Prius représentait l’une des autos les plus atypiques de la saison 2015 de Super GT car quand on pense Prius, on pense à tout sauf aux sports mécaniques. C’est encore plus dingue que la Camry en NASCAR aux USA!
Evidemment, cette Prius n’a plus grand-chose à voir avec la routière sur laquelle elle est basée. Le moteur, un V8 de 3.4 litres, provient du LMP1 tout comme son système hybride. En gros, c’est une LMP1 Toyota dégonflée! Une Prius propulsion V8 hybride à moteur central!

Les résultats étaient également au rendez-vous, 3ème place au championnat, 2 victoires et 3 podiums en 2015. Deuxième place en 2016. Sorte de loup déguisé en mouton, ou comment se pointer au circuit en Supercar GT3 et se faire pourrir par une Prius. Dur.

Pat Clancy Special

Retour aux USA et à Indianapolis, terre qui aura vu défiler des tas de véhicules roulants non identifiés. Dans les années 40, tout ou presque est permis et l’innocence est de mise en terme de sports mécaniques. Toute idée à le potentiel d’être bonne.

Pat Clancy a fait sa fortune avec ses camions qui transportent de lourdes cargaisons à travers l’état du Tennessee. Il devient persuadé qu’avec le poids et les doubles essieux de ses camions, il a une meilleure tenue de route que la plupart des voitures de l’époque. Ca parait complètement dingue mais quand tu as de l’argent et que tu veux faire quelque chose, personne ne te pose de question.

Il fait alors développer une auto avec un double essieu arrière, mais pour l’Indy 500! Aussi incroyable que ça puisse paraitre, l’auto était 4 roues motrices, DERRIERE! Equipée d’un moteur 4 cylindres préparé par Offy, il développait environ 280 chevaux de l’époque. En 1948 la machine se qualifia à la 21ème position avant de terminer la course à la 12ème place.

Par la suite, monsieur Clancy est revenu vers la solution plus classique des simples 4 roues pour ses participations à Indianapolis. Sinon il aurait pu se lancer dans les romans d’espionnage, ça marche aussi.

1950 Cadillac Series 61 Aerodynamic Roadster, « Le Monstre »

Les 24 heures du Mans autorisent, dans les années 50, le re-carrossage d’automobiles standard. Du coup, Cadillac se pointe avec « Le Monstre« , une Series 61 à l’apparence drastiquement différente, dans le but d’obtenir un avantage en piste.

Le design avait été validé en soufflerie, le genre qui était utilisé pour les petits avions (voir Eagle plus haut) et placé sur le châssis d’une Series 61. Niveau mécanique, un moteur V8 de 5.4 litres gavé par plusieurs carburateurs, il développe 160cv à 3800 tours. 1950 souvenez-vous.

Engagée avec une autre Cadillac Series 61 à l’apparence normale, « Le Monstre » termina la course en 11ème position, derrière sa sœur plus classique. Une sortie de piste et des soucis mécaniques (ne restait que la plus haute vitesse) ont empêché le monstre de montrer son véritable potentiel. Quoi qu’il en soit, la voiture fut acclamée par la foule à l’arrivée. La presse salua même la technique, l’esprit sportif et la bonne humeur de l’équipe Cadillac. Comme quoi tous les monstres ne sont pas méchants.

Adams Escort Can-Am

Dernier véhicule de cet article, il se devait de venir des USA et du championnat Can-AM, qui aura été incroyablement prolifique en terme de design et d’innovation.

Herb Adams aime jouer avec la mécanique, il a déjà transformé une Pontiac Firebird en un véhicule à moteur arrière. Désormais, il va plus loin que jamais avec l’Adams Escort Can-AM. Ce bolide à l’apparence improbable place le pilote d’un côté et le moteur de l’autre! What?!!?

Le soubassement de l’auto est utilisé pour générer un maximum d’appui via des venturi et des zones de basse pression. Le moteur est un V8 Chevrolet de 5 litres. Problèmes? Evidemment. Déjà, les contacts du côté pilote sont à éviter pour des raisons claires, ensuite, l’auto produisait tellement d’appui que le tunnel venturi fut détruit en essais, obligeant un renforcement qui rajouta beaucoup de poids à la machine. Ensuite, l’effet de sol n’était pas constant et cette oscillation rendait l’auto absolument imprévisible d’un virage à l’autre.

Toutefois, personne ne s’est tué au volant de cette création et son meilleur résultat fut une 8ème place à Road America en 1983 après s’être qualifié 15ème.


Et voilà pour cette liste de véhicules bizarres qui pourraient repousser les limites des moteurs physiques de nos jeux vidéo. Je ne dis pas que ces bolides méritent leur place dans tel ou tel jeu, mais leur originalité les rend quand même attachants. On voit bien que quand les règlements techniques sont « ouverts », alors l’imagination laisse place à des concepts différents, qui font parfois avancer l’industrie automobile toute entière. Pas mal d’entre eux dorment désormais dans des musées ou collections privées, alors, sait-on jamais!

 

Sources: Google, macsmotorcitygarage, revsinstitute, wikipedia, roadandtrack, reddit, drivetribe…

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