DiRT Rally 2.0Nos tests

Test de DiRT Rally 2.0 sur Xbox One X

En avril 2016, DiRT Rally débarque sur Xbox One après plusieurs mois d’accès anticipé sur PC, et c’est la révélation. Aussi beau que fluide, immersif que difficile, c’est le jeu de rallye le plus prenant depuis le vénérable et impitoyable Richards Burns Rally! Du coup, la suite se fait attendre de pied ferme mais Codemasters décide « d’ouvrir » son titre avec un DiRT 4 plus accessible et moins pointu, c’était en juin 2017. Désormais DiRT Rally, le « vrai » DiRT Rally est de retour avec une version 2.0 sensée revenir aux sources de la franchise. Nos impressions inside.

Donc il semble que DiRT 4 n’ait pas eu le succès escompté. Malgré son éditeur de tracés révolutionnaire et un gameplay moins sur le fil du rasoir (notamment à la manette), ce titre n’a pas réussi à captiver les joueurs comme DiRT Rally, absolument sublime au volant mais quelque peu limite pad en main. On sait que le succès peut être gonflé par une minorité très vocale (probablement moins de 25% des joueurs ont un volant ou jouent principalement au volant) et ne pas refléter les envies et besoins de la communauté. Donc, la décision de Codemasters de revenir vers une approche plus Rally est aussi louable que dangereuse. Beaucoup de gens disent aimer/préférer la simulation, jusqu’au moment où c’est trop dur et pas appréciable. Un jeu vidéo reste un jeu vidéo, c’est à dire du divertissement. Ayant été totalement subjugué par DiRT Rally (au volant), je fais partie de ceux qui ont accueilli avec enthousiasme la volonté du développeur britannique de « ne pas avoir peur de faire un jeu difficile« . J’ai depuis attendu de pied ferme l’arrivée de DiRT Rally 2.0 avec, il faut bien l’avouer, l’espoir que le jeu soit évidemment bon, mais également un succès commercial. Après tout, Codemasters est et reste LE poids lourd du secteur Rallye, un petit trésor mondial pour les fans du genre.

Return of the Rally!

Une fois la connexion à Racenet effectuée (le hub Codemasters qui enregistre vos résultats), vous pouvez vous lancer dans le mode carrière appelé « Mon Écurie ». C’est là que vous pouvez débuter votre ascension en rallye ou rallycross mais également essayer plusieurs défis quotidiens et hebdomadaires parmi les différentes disciplines que propose le jeu, mais restons sur la carrière pour le moment.

Sans surprise, on démarre avec une auto de faible puissance (une superbe Lancia Fulvia de 115cv) afin de s’acclimater au jeu. Avec 6 rallyes de 4 spéciales à chaque fois, c’est une introduction idéale à la fois niveau gameplay, pace-notes et interface. En ce qui concerne l’interface c’est une fois encore un sans faute de la part de Codies. C’est net, c’est fluide, bien expliqué et extrêmement rapide sur One X (temps de chargement qui feraient pâlir Milestone). Une fois sur arrivé au 1er rallye, il faut faire attention à quelques détails avant de se jeter sur la piste. Avec les boutons LB et RB vous pouvez consulter des infos primordiales sur l’épreuve (nombre de spéciales, distance, type de surface, moment de la journée et, crucialement, météo) ainsi que votre ordre de départ (et notamment le pourcentage de dégradation de la surface) et pour plus tard, le classement du championnat. Il est toujours possible d’effectuer un (de 10) shakedown comme séance de mise au point grandeur nature. Conjointement, il est toujours possible de régler votre bolide. Voiture de course oblige, les possibilités de réglage sont nombreuses entre alignement, freins, différentiel, transmission, amortisseurs et ressorts. Petit conseil avec la Fulvia et ses roues avant motrices, pensez à modifier un peu la répartition de freinage, très axée avant par défaut (74%), ce qui balance l’auto en crabe lors des freinages appuyés, mais tout dépend de votre façon de jouer.  Tous les réglages sont bien sûr enregistrables et vous pourrez développer une base de données en fonction du véhicule et du rallye, histoire de maximiser votre efficacité.

Une fois sur la piste, et à la manette, DiRT Rally 2.0 m’est apparu comme différent du premier DiRT Rally, on sent que DiRT 4 est passé par là. Le gameplay semble plus accessible à la manette et cela ravira 80% des joueurs. Pas que le volant soit en retrait mais Codemasters a apparemment trouvé un meilleur équilibre entre les 2 périphériques. Visuellement le jeu s’en sort très bien même si, une fois encore, il n’enchante pas comme les angles de vue éloignés en Grèce dans le premier jeu, mais ce n’est qu’une impression car DR2 est bien plus net que son prédécesseur et il est Xbox One X Enhanced! Le framerate parait locké à 60 images/seconde sans le moindre souci qu’il pleuve, fasse nuit ou tout autre cas de figure! On peut alors se concentrer sur les trajectoires ce qui n’est pas une mince affaire, même avec la petite Lancia. C’est également l’occasion de jauger les notes du copilote et je crains que ce ne soit pas un point fort du jeu. Le détachement du copilote que ce soit dans ses phrases (NOUS au lieu de ON) ou le ton de ses notes, donne l’impression qu’il n’est pas vraiment dans le cockpit, balancé de flanc en crevasse à plus de 100 kilomètres/heure. Le système de notes “adaptatives” que Codemasters a développé uniquement pour le copilote britannique (plus vous allez vite sans faire de fautes plus son débit augmente) aurait été merveilleux en français mais uniquement avec une voix plus engagée. En dehors de ça, et je ne veux pas plomber la personne qui a offert sa voix dans le jeu, les notes sont de qualité et l’affichage à l’écran est très bon. On voit très tôt (et l’arrivée des notes est réglable) la distance, sévérité du prochain virage et souvent, le côté de la route à privilégier. Vous devrez rapidement vous re-faire au lexique spécifique du monde du rallye avec les habituels “ouvre”, “ciel”, “pas corde”, “ferme” mais aussi “soulage” et autres technicités. Parfois en milieu de spéciale il décide de dire “jump” à la place de ” saut” mais dans les sports mécaniques il faut comprendre un minimum la langue de Shakespeare j’imagine… Dans tous les cas, les notes ne sont pas horribles mais nous savons vous et moi qu’elles finissent tôt ou tard par être remplacées par la connaissance par coeur des spéciales. Si vous voulez tâter de ces fameuses notes qui suivent votre rythme, il vous faudra retourner au menu principal puis aller dans les “options et bonus” pour atteindre votre profil, c’est là que vous pourrez changer le copilote (8 langues disponibles).

Avant de retourner à l’assistance, vous pourrez vous reposer devant le ralenti de vos exploits. Une fois encore, très bon boulot de Codemasters avec des angles de vue très sympa que ce soit en mixte ou en retransmission type TV. Dans le second cas de figure, on a droit à de nombreux angles éloignés qui laissent apprécier l’environnement en grand. Comme dans les ralentis de DR1, on entend bizarrement les notes du copilote à chaque fois que le ralenti passe en mode “vue hélicoptère”, à se demander s’il est bien à côté de nous dans la voiture! Quelques bugs de sons sont présents mais les sonorités moteur sont de qualité avec un effet doppler très bien reproduit, le petit 4 cylindres atmo de la Lancia chante comme il faut! Oh ce bruit à l’admission…Atmo for life!

Eventuellement il est temps de retourner à l’assistance et là vous aurez de quoi rester occupé entre les réparations (durée max de 30 minutes sinon pénalité de temps) qu’il est possible de gérer entre le remplacement pur et simple d’une pièce abîmée (prend un max de temps) ou la réparation (prend moins de temps mais la pièce risque de s’user beaucoup plus à la prochaine spéciale). Un chouia de stratégie donc alors qu’il faut garder un oeil sur les détails de la prochaine étape et ne pas se lancer à l’aveugle avec les mauvais pneus, usés qui plus est! Même si vous choisissez la difficulté maximale comme je l’ai fait (c’est un bon indicateur des chronos nécessaires pour être un minimum compétitif en ligne), vous pourrez tout de même redémarrer une spéciale plusieurs fois ce qui limite grandement la frustration, malgré la frustration des plus hardcores d’entre-nous! Une fois le rallye terminé, vous engrangez des crédits qu’il est possible de dépenser de nombreuses manières, vous pouvez acheter une nouvelle voiture via le “garage” sur le menu principal, ou alors optimiser votre monture actuelle au niveau du moteur (4 améliorations pour la Fulvia mais l’interface indique que certains modèles pourront monter à 6) ou jusque 5 autres caractéristiques (sur la Fulvia, connaissance du modèle, durabilité des freins et durabilité des suspensions). A noter que les améliorations du moteur augmentent drastiquement la performance mais au détriment de la durabilité… Idéalement, évitez les chocs frontaux et tout ira bien! Enfin, il est également possible d’investir dans son équipe via le menu “Staff”. Vous pourrez améliorer votre staff actuel ou recruter de nouveaux membres et ce n’est pas donné! L’économie du jeu assure que vous deviez passer de nombreuses heures sur la piste pour vous offrir le bolide de vos rêves ainsi que le staff qui permet d’en maximiser le potentiel. C’est simple et efficace même si ce n’est pas une nouveauté dans le genre.

Bref, tout cela confère au mode Écurie une bien belle longévité car il ne s’agissait là que de rallye, il est également possible de se lancer dans le Rallycross! Tous les types d’améliorations que vous pouvez effectuer sur la petite Fulvia sont possibles (ou équivalent) sur la petite Opel Corsa Super 1600 qui vous permet de tâter du RX! Codemasters compte bien vous rendre accro si vous souhaitez rouler avec du matériel à la pointe!

Cette fois encore, le Rallycross propose une expérience presque à l’opposé du rallye avec des courses très disputées, face à d’autres adversaires sur des pistes très courtes et sinueuses avec un mélange de surfaces au sol. Peut-être en raison de la taille des environnements, le jeu semble encore plus propre dans ces petites arènes et ne souffre absolument jamais techniquement (et la console souffle bien moins qu’avec d’autres titres). Cette fois-ci, pas de sélection de pneumatique mais il faudra gérer les dégâts et utiliser le Joker Lap de façon stratégique. Licence FIA World Rallycross Championship oblige, le déroulement des épreuves respecte le vrai championnat avec les qualifications Q1, Q2, Q3 et Q4 avant de s’affronter en demi-finales et finales. C’est un véritable marathon qui brille surtout lors des épreuves en ligne et même si j’aime surtout DiRT pour le rallye, il faut avouer que le RX est une belle addition car très bien intégrée et fun.

Jamais assez!

Avec 50 bolides rangés dans 14 catégories ainsi que 6 destinations rallye et 8 destinations rallycross, il y a de quoi faire me direz-vous. Et bien non évidemment, c’est le truc avec les jeux très attachants voire addictifs, on en a jamais assez! Le line-up est sûr de faire grincer des dents malgré la présence de bolides vraiment inédits (Citroën DS21!??!, Mustang, Camaro et Aston Martin Vantage GT4 ?!!!!!?) mais l’absence de petites pépites (les kit-cars sont parties, pas de Toyota) et surtout les environnements du 1er DiRT Rally qui ne sont pas de retour. Quand on pense à quel point le 1er jeu tournait bien, sans même de version X Enhanced avec le seul Monte Carlo la nuit sous la neige comme difficulté technique (quelques baisses de framerate sur One normal), on peut imaginer ce que ça donnerait dans ce nouveau jeu. Mais évidemment Codemasters n’a pas souhaité vendre du réchauffé et préféré offrir des rallyes différents comme la Pologne (incroyable rapide) et l’Argentine (incroyablement technique). De toute façon, du contenu supplémentaire rappliquera dans les mois qui suivront la sortie et peut-être plus selon la réception du titre par la communauté, mais d’emblée je vous conseille de choisir les versions les plus remplies du jeu.

Avec une carrière à la durée de vie très importante aussi bien en rallye que rallycross, DiRT Rally 2.0 assure de longues heures de jeu avant de passer à autre chose. Mais si vous souhaitez rompre un peu la monotonie, divers défis quotidiens et hebdomadaires vous assurent un challenge différent avec une classe et un rallye imposés. Comme dans le précédent DiRT Rally cependant, il vous faudra posséder un véhicule de la classe imposée pour pouvoir participer, mais il y a toujours au moins 1 événement joignable. Le mode Jeu Libre offre également son lot de possibilités avec un mode Historique, la possibilité de créer des championnats personnalisés que soit online ou offline et bien évidemment du bon vieux Contre La Montre.

Avec DiRT Rally 2.0, Codemasters propose un mélange savamment dosé entre réalisme et accessibilité. Moins frustrant pour les manetteux, il reste élitiste si vous souhaitez joindre la crème de la crème. Techniquement c’est quasiment un sans faute entre une interface claire et très efficace, des temps de chargement sans pareil dans le genre (le jeu n’a freezé qu’une fois pour moi, 25s plus tard j’étais de retour dans le paddock de Lohéac), des graphismes excellents et une fluidité sans faille. Avec le retour à des étapes “faites main” (et non plus 100% créées par leur éditeur automatique), les rallyes sont plein de caractère et offrent tous une expérience bien distincte. Le rallycross est plus qu’un simple rajout en temps que jeu officiel du championnat du monde, n’en déplaise aux accros du 100% rallye.

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