Les studios italiens Milestone sont parmi les plus prolifiques dans le monde des jeux vidéo de course et débutent leur année avec le jeu Monster Energy Supercross 2. Après un 1er essai en 2018, voici déjà la suite sensée vous mettre dans la peau d’un champion de l’AMA Supercross. Le nouvel opus saura t’il nous surprendre comme son prédécesseur?
L’AMA Supercross, l’un des championnats phare de la discipline dispose donc pour la seconde année consécutive de son jeu vidéo grâce à Milestone. Les italiens sont devenus des spécialistes du genre grâce à leur travail sur la licence MXGP et ne font face qu’à peu de concurrence en dehors de THQ Nordic et son MX vs ATV, un peu plus fantaisiste. Les joueurs à la recherche d’une expérience plus réaliste mettent tous leurs espoirs dans ce « MESX2 » pour débuter l’année en beauté.
Pour différencier ce jeu du 1er et intéresser les joueurs, quelques points ont été mis en avant durant la période de communication qui a précédée la sortie:
- Une carrière revue qui tient sur 3 piliers que sont la popularité, la rivalité et l’expérience.
- Un éditeur de piste revue et corrigé, avec encore plus de modules et d’options pour créer LE tracé que vous avez toujours voulu, avant de le partager avec le monde entier.
- Un Compound « re-lifté » avec désormais 3 nouvelles configurations pour sortir des tracés fermés et s’entraîner en pleine nature.
Et enfin toujours plus de personnalisation pour votre Rider, sa Combinaison, sa Monture et tous les composants de la machine, histoire d’être vraiment unique une fois sur la piste.
Retour en piste
Aussi longtemps que l’eau mouillera, les jeux de course et notamment ceux qui offrent une licence officielle, proposeront un mode « carrière » et bien évidemment, MESX2 ne fait pas exception. Tout débute avec la création de votre personnage (12 visages différents et quelques autres options), sa nationalité, taille, puis votre constructeur de départ en 250 East ou West! Licence oblige, vous affrontez les meilleurs mondiaux sur les pistes américaines mais le jeu va désormais plus loin que le simple fait de participer aux qualifications et diverses « heats » en route vers un max de points au classement. Les développeurs ont intégré une nouvelle fonction « Agenda » qui permet de gérer son temps avant un évènement. Les épreuves ayant lieu le week-end, le reste de la semaine pourrait être utilisé pour s’améliorer via des entraînements, des défis spécifiques, des activités populaires, des journées pour les sponsors ou tout bonnement du repos pur et simple! De cette manière, MESX2 s’approche bien plus de la « vraie routine » d’un professionnel et c’est assez sympa!
Les entraînements permettent évidemment d’améliorer sa technique, les défis se déroulent au « compound » et vous opposent à des adversaires (1 contre 1) ou contre le chrono. Les journées sponsor permettent de se faire remarquer par des marques de plus en plus prestigieuses mais vous pourrez également soigner votre popularité auprès des fans et via des interviews avec des journalistes. On se retrouve donc avec une expérience plus « complète » que par le passé et vous pourrez décider, au début de saison ou à la fin de chaque semaine, comment vous allez vous organiser en vue du prochain évènement.
Le but dans tout ça c’est bien sûr de gravir les échelons et partir du 250cc jusqu’au 450cc et devenir le champion des champions!
Un gameplay en retrait ?
D’année en année, on attend des améliorations à tous les niveaux et celle qui m’aura le moins marqué concerne le gameplay. Par défaut, les jeux de motocross/supercross sont très rythmiques et nécessitent une connaissance parfaite des tracés, afin d’enchainer les bosses de la manière la plus fluide et efficace possible. Mais pour être aussi fluide et rapide que possible, il faut être constant, chose qui n’est pas simple d’emblée avec les contrôles du jeu. Comme souvent, le rider semble supra raide et les “précharges” pour maximiser les sauts et voler sur de grosses distances, ne sont pas intuitives. C’est également le cas au niveau des scrubs et whips qui restent à des années lumière d’MX vs ATV Reflex ou Alive. Par ailleurs, la roue arrière ne dérape pas autant que prévu et les powerslides quasi obligatoires en sortie de virage ne sont pas assurés, car pas de contre-braquage nécessaire…Étonnant.
Comme toujours, tout est question d’habitude et chacun se fera au gameplay à son rythme mais MESX2 ne fait pas forcément mieux que son prédécesseur. Le plus étonnant en ce qui me concerne est que le feeling du 1er jeu Monster Energy ou du dernier MXGP en date semble plus naturel et fluide. Malgré cette “stagnation” niveau gameplay, on ne remarque pas vraiment d’avancées concernant les graphismes, la déformation du terrain ou le framerate (tristement locké à 30fps sur Xbox One X).
Une nouvelle aide visuelle permet de comprendre les enchaînements de sauts à réaliser pour passer les bosses mais elle n’indique pas spécifiquement les gestes à effectuer (gestion de l’accélérateur, précharge) et n’évite donc pas les frustrations. Les habitués de la franchise et fans de supercross seront d’emblée plus à l’aise mais l’accessibilité du premier titre semble s’être un peu dissipée.
L’immersion reste tout de même un des points forts du jeu avec la totalité des angles de vue bien jouables et une intro simple et efficace qui met en avant le show à l’américaine. Ralph Sheheen et Jeff Emig sont encore présents aux commentaires mais en fait ils ne font que présenter les évènements (et quelques broutilles en plus en début de saison ou en fonction du classement) et ne se font plus entendre par la suite.
Vos résultats vous octroient des crédits et points de prestige selon votre position finale, le nombre de tours sans rembobiner mais aussi si vous avez obtenu le holeshot. Avec tous ces points vous verrez votre popularité augmenter et vous pourrez personnaliser votre rider mais au vu des prix prohibitifs des équipements, il va vous falloir pas mal de patience!
Éventuellement, le mode carrière s’essouffle un peu de part son côté répétitif (même avec l’agenda) car les courses s’enchaînent mais les cinématiques restent les mêmes, ce qui ne donne pas l’impression d’une évolution dans le temps. Heureusement, les autres modes de jeu viennent à la rescousse pour pimenter un peu le tout et en plus, ils permettent également d’engranger des crédits à dépenser où bon vous semble!
D’ailleurs, il vous faudra tester les autres modes de jeu pour débloquer diverses parties du Compound, qui représente une bouffée d’air frais dans ce jeu quasi 100% in-door. Il est vraiment dommage que la zone complète ne soit pas disponible en online pour se balader un peu à la façon des anciens MX vs ATV, entre potes, dans la « nature ». D’ailleurs, en parlant potes, il existe plusieurs modes multijoueur dont de l’online (partie rapide et partie personnalisée) histoire de changer de l’IA qui n’est pas très bonne, même en catégorie “imbattable”. Cependant, les modes en ligne sont aussi basiques que possible en l’absence de système de matchmaking ce qui fait que tout le monde affronte tout le monde sans considération de niveau, ce qui s’annonce assez rude face aux pros du genre!
My way or the highway
Reste que le top pour briser la monotonie c’est l’éditeur de circuit! Je crois que nous pouvons nous entendre sur le fait que TOUS LES JEUX de course devraient disposer d’un éditeur de circuit et celui de MESX2 est assez efficace! Comme toujours, un didacticiel vous permet de comprendre les bases de la conception de circuit en commençant avec le type de stade (rectangulaire ouvert ou couvert, losange ouvert ou couvert) puis la ligne de départ jusqu’aux essais. Comme d’habitude il faudra un peu de pratique et un temps d’adaptation avant de laisser cours à votre inspiration/imagination. Vos chefs d’œuvre peuvent évidemment être partagés avec la communauté et offrir un défi sans cesse renouvelé, c’est probablement LE point fort du titre.