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Test de Monster Energy Supercross sur Xbox One X

2018 s’annonce comme une année chargée pour Milestone, une de plus! Le studio italien s’est fait une spécialité des plannings bien remplis, notamment avec des licences officielles. Leur tout nouveau jeu Monster Energy Supercross 2018, qui reprend le championnat nord-américain de supercross, est le premier en lice. Le renouveau est il arrivé chez Milestone? Hmm …  On dirait bien oui !

On ne va pas se le cacher, la réputation de Milestone auprès des fans de jeux de course (2 ou 4 roues) sur Xbox est quand même assez pathétique. La faute à des titres souvent inférieurs (voire très inférieurs) aussi bien au niveau visuel que technique. Baisses de framerate, bugs jamais vraiment corrigés (…) sont les raisons pour lesquelles beaucoup de joueurs boudent les productions transalpines et nombreux sont ceux qui se moquent ouvertement du studio sur les réseaux sociaux ou ailleurs.

Étonnamment, cela n’a apparemment jamais vraiment gêné Milestone qui a poursuivi son bonhomme de chemin en développant de nombreux jeux sur PC, PS et Xbox voire Switch. Mais ça, c’était avant l’Unreal Engine 4. Et la Xbox One X, car oui, ce test a été réalisé sur la version la plus puissante de chez Microsoft.

Appelez le « MESX »

Personnellement, j’ai toujours eu une relation bizarre avec le motocross/supercross en tant que sport mécanique. Ces catégories font partie de celles que je suis le moins en tant que fan (les mecs sont ultra forts, ce n’est pas une critique contre le sport ou les riders) mais par contre, dès qu’un jeu de MX/SX sort, je veux absolument y jouer!

C’est peut-être dû à la nature du sport que je considère comme l’un, ou sinon LE plus technique qui soit. Dans la plupart des jeux de course (4 roues ou 2 roues sur asphalte), je trouve qu’il est relativement facile de réaliser des chronos très proches de tour en tour (sauf grosse erreur). En Supercross cependant, il y a tellement de choses à gérer que le défi est présent à chaque tour et c’est ce « challenge » que je trouve excellent!

Donc je ne suis pas le supercross mais j’adore le supercross.

Starting From Da Bottom Now We Here

MESX reprend la technique la plus ancienne qui soit pour le coeur de son jeu, le mode carrière. Evidemment, vous allez débuter en catégorie 250 (une pour la côte Est et l’autre pour le côte Ouest) en essayant d’impressionner les sponsors, d’obtenir des résultats et gravir les échelons vers le top, la catégorie 450. Donc si niveau originalité on est au raz des paquerettes, et bien comme souvent, c’est une approche qui marche merveilleusement bien! Car il ya  des chances que nombre d’entre-vous ne connaissiez pas (ou pas très bien), les diverses pistes qui composent ces 3 championnats distincts.

Direction la carrière donc où vous commencez en personnalisant votre propre personnage avec ses traits, son numéro, sa monture et direction le 1er championnat. Histoire de rester au soleil j’ai choisi la côte ouest et ses 9 manches dont la durée varie selon les options que vous sélectionnez. Ces options sont d’ailleurs assez nombreuses avec la météo (4 choix et une option “aléatoire”), la durée de la course que ce soit en One Shot (course tout de suite), Semi-Pro (qualifs + Main Event) ou “The Real Thing” où vous devrez passer par les qualifs et les épreuves menant au Main Event. Dans ce cas de figure, après les qualifications, vous devrez terminer dans le top 9 pour passer directement à la course finale, si ce n’est pas le cas, vous avez une seconde chance où il vous faudra absolument finir parmi les 4 premiers pour continuer. Comme en vrai!

On continue avec les options de difficulté de l’IA (facile/moyen/difficile/réaliste), la physique (normale/assistée), l’activation ou non du couplage des freins, la gestion manuelle ou semi-automatique de la répartition du poids du rider, la transmission semi-auto ou manuelle et enfin l’option de rembobinage activée ou non. Evidemment, plus vous retirez d’aides au pilotage et plus les bonus augmentent dans le jeu. Si vous la jouez “full simu”, c’est un bonus de +500% qui vous attend en fonction de vos résultats!

Perso, je suis parti sur un temps toujours dégagé, le type de course “The Real Thing” (avec qualifications et manches d’accès histoire de bien apprendre les pistes), durée moyenne (qualifs de 10mins, manche 1 de 5mins et main event de 10mins environ), physique normale et l’IA au max. Honnêtement, je pense que c’est une combinaison à envisager si vous avez une dextérité moyenne comme la mienne mais n’espérez pas forcément gagner le championnat dès la première saison (mais sait-on jamais…)!

It’s Time To Ride!

Après tout ce blabla, il est enfin temps de rentrer dans le vif du sujet, le gameplay! Enfin presque, parce que licence officielle oblige, vous êtes accueilli par une présentation de très bonne facture qui fleure bon le show à l’américaine! Une fois les (trop) longs temps de chargement passés, Ralph Sheheen (commentateur vedette US) décrit brièvement le menu du jour pendant que divers angles de caméra vous montrent la piste.

Et là, c’est quand même le choc. Après tout il s’agit de la Xbox One X mais le visu est quand même sacrément propre (encore plus si vous jouez sous la pluie ou piste humide) et les sonorités du moteur et environnantes sont très crédibles! Les vrais connaisseurs auront peut-être davantage de critiques au sujet des moteurs, mais pour la plupart des joueurs, ces bruits passeront comme une lettre à la poste. Le rider, cependant, apparaît toujours un peu trop raide et nécessitera au moins 4 de vos doigts pour maîtriser tous les enchaînements. Quand vous lancez le jeu, vous êtes automatiquement balancés dans une course en 450 avec un max d’aides au pilotage, cette première expérience ne représente en rien ce que le jeu a véritablement à offrir car il vous faudra absolument réduire le nombre d’aides pour vraiment prendre contrôle du rider.

Les touches d’embrayage (LB) et de répartition du poids du rider (stick droit) sont indispensables pour voir les chronos chuter et là vous pourrez commencer à attaquer! Et ce n’est pas facile! Mais si vous êtes du genre à aimer un bon défi alors MESX a déjà de quoi vous scotcher pendant de nombreuses heures. Lors de mes premiers essais en 250 sur la piste 1 d’Anaheim, c’est plus de 6s que j’ai gagné en apprenant non seulement la piste et ses trajectoires mais comment placer le corps du rider en fonction des situations et utiliser l’embrayage au moment opportun pour ce “boost”en sortie de virage. Mais ensuite, répéter ce chrono de tour en tour et une autre histoire! Le gameplay est donc très technique et beaucoup moins arcade que les premières vidéos (dévoilées depuis peu) d’MX vs ATV All Out. Déjà, et c’est probablement la plus grande différence entre les 2 titres, vous ne pourrez pas gérer les whips et scrubs aussi bien dans Monster Energy Supercross, et c’est quelque chose qui gênera peut-être certains joueurs. Mais à l’usage, on se rend compte que rares sont les endroits qui nécessitent vraiment de scrubs dans MESX (au moins face à l’IA) et c’est tant mieux car le mouvement n’est pas entièrement contrôlable, c’est plutôt une sorte d’animation (un peu rigide) qui risque de vous mettre dans la panade une fois la réception sur le sol.

Si vous aimez les défis, le moteur physique de MESX devrait vous plaire, quitte à rager de temps en temps face à des enchaînements ratés et extrêmement coûteux en temps. Une jauge pour montrer l’utilisation de l’embrayage (un peu comme dans les MX vs ATV) n’aurait pas été un luxe car il est parfois difficile de faire d’énormes sauts de manière consistante.

Mais ça, c’est vous seul sur la piste. Arrive le moment où il faut affronter la meute.

Après avoir choisi votre slot de départ (si vous étiez bien placé au terme des qualifications), il est temps d’affronter 21 riders en furie vers un 1er virage qui se passe rarement bien, même si vous avez le holeshot et de loin! Je ne qualifierais pas l’IA d’insupportable mais son comportement laisse quand même à désirer, au moins jusqu’à ce que des écarts soient faits. Elle n’est même pas trop agressive, c’est juste qu’elle ne semble pas remarquer votre présence, ce qui occasionnera inévitablement quelques frustrations. Dans un jeu où le rythme est plus important que tout, la moindre touchette ou ralentissement vous force à foirer des sections entières! J’imagine que c’est le jeu ma pauvre Lucette.

Le plus gros défi cependant reste votre capacité à rester sur la moto et à enchainer les bosses de la manière la plus fluide et rapide possible. A ce titre, les pistes sont vraiment excellentes, très bien reproduites avec des tracés variés, offrant des challenges différents. Certaines sont prises en main d’emblée alors que d’autres semblent impossibles même après 10 minutes de qualifications. Dans ce cas, vous pouvez toujours appuyer sur start pour revenir aux stands et effectuer quelques réglages sur votre moto.

Précharge, rigidité, compression, détente et longueur de boite sont réglables avec à chaque fois quelques indications de base quand aux effets de chaque modification. Par défaut, les moto sont à 50% à tous les niveaux et vous pourrez affiner le gameplay selon vos préférences. Le ressenti des changements est bien retranscrit, et après avoir totalement déréglé ma machine, je suis vite repassé aux réglages par défaut à l’exception d’une boite plus courte, en espérant plus d’accélération.

Tout le MESX et plus encore

Grâce à la licence officielle, Monster Energy Supercross dispose de tout le contenu de ce championnat super relevé aux USA. Vous serez peut-être ravis de remarquer la présence de plusieurs riders français et européens, notamment dans la catégorie reine. Au delà des riders et des pistes, d’innombrables sponsors sont de la partie avec les marques habituelles du sport comme FOX, Acerbis, Alpinestars, Thor et j’en passe. Ces sponsors vous demanderont d’ailleurs d’atteindre des objectifs spécifiques en carrière pour encore plus de gains.

Mais que faire avec tout ces crédits SX? Et bien changer d’équipement! Vous pourrez personnaliser votre Honda (ou Husqvarna, KTM, Kawasaki, Suzuki, Yamaha) en appuyant sur X avant de choisir diverses pièces, plaques et la couleur qui vous fera sortir du lot. Les possibilités sont très nombreuses et les connaisseurs risquent de s’amuser à créer leur monture rêvée sans avoir à sortir des milliers d’euro du compte en banque! Mais même pour les novices, toute cette customization est la bienvenue et permet d’en apprendre davantage sur le championnat et toutes les marques qui sont impliquées. Cependant, quand vous verrez 15.000cr pour un “simple” guidon, vous comprendrez vite qu’il va falloir assurer sur la piste avant de pouvoir se la raconter avec une moto 100% custom!

D’ailleurs, le jeu fait un très bon job à ce niveau en vous indiquant, dès la fin de course, tout ce que vous avez gagné et pourquoi. Vous obtiendrez donc des crédits en fonction de votre position finale, du fait que vous ayez remporté le hole shot ou non, des bonus de course (toutes les aides désactivées ou pas) dans ce qui constitue les récompenses de crédits SX. Vous obtiendrez également des récompenses de “Prestige”. Il s’agit de l’accumulation de points en fonction des manoeuvres que vous effectuez durant la course, comme les dérapages etc. Donc faites le show ET GAGNEZ, c’est la recette de la gloire!

Enfin, un résumé des objectifs principaux de votre carrière est mis en avant avec des résultats à obtenir aussi bien en solo que multijoueur, atteindre un certain nombre de crédits, de kilomètres parcourus etc etc. Toutes ces choses donnent l’impression d’une durée de vie conséquente et ça fait plaisir de voir que le jeu ne sera pas plié en 15 jours. Par ailleurs, le simple fait du faire du contre la montre vous rapporte des crédits, donc vous ne perdez jamais votre temps dans MESX.

Mais si jamais vous en aviez assez des 17 pistes officielles des 3 championnats concernés, alors Milestone a une solution: L’éditeur de circuit!

Et oui, une chose espérée/rêvée/attendue dans quasiment tous les jeux de course qui sortent est bien présente dans Monster Energy Supercross! C’est étonnant car s’il y a bien des jeux dans lesquels on n’imagine pas ce genre d’option, ce sont les jeux à licence officielle! Evidemment, en plus de créer, il sera possible de partager la piste en ligne pour maintenir le titre “fresh” longtemps après la sortie.

L’éditeur est assez complet mais pas forcément simple d’utilisation. Heureusement, Milestone a pensé à intégrer des didacticiels pour démarrer sans prise de tête. Le choix du type de stade, la direction de la ligne droite de départ, toutes ces choses sont (brièvement) présentées et les pistes seront accessibles dans les divers modes de jeu avec un aperçu au moment de la sélection (qui comprend nom, gamertag du créateur, nombre de téléchargements…). Il existe même des catégories pour les nouveautés, vos favoris (10 max), les pistes les plus appréciées et les plus téléchargées. Un système simple et efficace qui risque d’être très populaire!

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