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Test de WRC 8 sur Xbox One X

Bigben et Kylotonn s’unissent une fois encore pour nous proposer un jeu du championnat du monde des rallyes. WRC 8 débarque donc début septembre avec des promesses de gameplay revu, météo dynamique et carrière intense alors, temps scratch ou abandon pour sortie de route?

KT Racing a bénéficié de plus de temps pour développer WRC 8, et donc, il n’est pas sorti en 2018 comme on aurait pu l’espérer. Ce délai supplémentaire, les développeurs français l’ont utilisé pour peaufiner de nombreux aspects de leur titre, dans l’espoir de proposer plus qu’une simple mise à jour avec les nouvelles livrées, les transferts et le ou les nouveaux rallyes. C’est au début de l’année que l’on commençait à découvrir les détails du titre et notamment le fait que les meilleurs joueurs e-sport du titre ont fait office de testeurs durant le processus de création. Désormais, WRC 8 est là et la révolution, ce sera pour une prochaine fois.

Une carrière pleine de responsabilités

Impossible de démarrer avec autre chose que le mode carrière car c’est bien évidemment le lieu que la vaste majorité des joueurs préféreront pour se familiariser avec les voitures, les rallyes, le gameplay et tout l’environnement du jeu. Dans WRC 8, la carrière est vaste. Elle vous met dans la peau non seulement d’un pilote mais aussi patron d’écurie avec de nombreuses choses à gérer. C’est là quelque chose que KT Racing a perfectionné avec les années, le fait que leur titre soit bien plus qu’un simple enchaînement de spéciales à fond. Chaque retour au QG propose une expérience différente et complémentaire à la conduite. Au début de la carrière, un tutoriel vous explique tous les points cruciaux à comprendre et maîtriser pour mener votre barque vers la victoire. Si vous skippez tout ça, vous risquez de passer à côté d’informations importantes qui peuvent miner le moral de votre team et vous précipiter vers la porte de sortie.

Vous devrez donc endosser le rôle de patron d’écurie et gérer le calendrier (décider de comment passer les journées qui précèdent les rallyes) avec différents types d’événements. Vous pouvez choisir de participer à un entraînement pour aiguiser vos skills, ou encore un rallye historique (bon pour l’expérience), des essais constructeur (bons pour la relation avec le big boss) sont également parfois au programme tout comme les journées de repos afin d’éviter le burnout à votre équipe (35 heures baby!). Egalement au menu de vos responsabilités en dehors des rallyes, la gestion des membres de l’équipe, embauche, débauche, repos, ouverture de nouveaux postes etc … Vous devez aussi garder un oeil sur les correspondances (emails) mais aussi consulter vos objectifs, statistiques, classements ou partir vous aérer l’esprit en direction de la zone d’essai « afin de piloter librement ».

Mais assez divagué, il est temps de faire son sac et prendre la route vers le prochain événement. Pour suivre la véritable ascension du WRC (après tout c’est LE jeu officiel), j’ai débuté en Junior WRC (il est possible de faire des essais en WRC 2 directement) en mettant tous les paramètres au plus réaliste/difficile, histoire d’en baver, parce que je suis un dur, ouais! Après quelques heures de jeu je peux vous confirmer 1 – que j’en bave et 2 – que je ne suis pas un dur.

Un gameplay hmmmm

Les Junior WRC sont idéales pour se faire la main, reprendre le pouls du jeu, des notes du co-pilote et des spéciales et dès le début, le gameplay manque cruellement de caractère. Malgré les déclarations du développeur concernant un moteur physique plus pointu, réalisé en collaboration avec des pilotes et ingénieurs du WRC, les sensations sur la piste sont relativement molles et peu excitantes. C’est là quelque chose qui m’a semblé bizarre car c’est une sensation que je ne ressentais pas avec le précédent titre, pourtant apparemment bien moins optimisé à ce niveau. La gestion de nombreux aspects cruciaux dans le réalisme comme le différentiel, les transferts de masse, l’usure des pneumatiques ne vont pas, à mon sens, dans une direction engageante pour le joueur. La direction est beaucoup trop rapide (même revue au minimum dans les paramètres) et balance dans des droite/gauche fréquents et évidemment difficiles à rattraper. Les Junior WRC en temps que traction ne sont bien sûr pas les étalons de la catégorie mais le même souci se présente en WRC 2 et WRC. Ces 2 classes peuvent cependant être réglées aux petits oignons, chose que la catégorie Junior ne peut faire, pour des questions de parité (et coûts probablement). D’une manière générale, je ne sens pas l’adhérence (ou le manque d’adhérence) et la sensation de flottement (peut-être pas assez de vibrations dans la manette) rend le positionnement assez compliqué, voire frustrant.

Evidemment, quand on adhère pas au gameplay d’un jeu de course, alors les choses se délitent relativement vite.

Malheureusement, ce n’est pas la fin des mauvaises nouvelles puisque d’un point de vue technique, cette version ne semble pas exploiter la Xbox One X. Avec un taux de rafraîchissement somme toute locké à 30fps, on ressent la « lenteur » des déplacements et un manque de fluidité qui joue sur la précision et le plaisir de foncer. Chose étonnante, Wreckfest, également en 30fps, ne souffre pas tant de la comparaison et je pense savoir pourquoi. De nombreux passages dans WRC 8 se font entre des arbres, d’une ou des côtés de la route et les ombres incessantes contribuent à cette sensation « saccadée ». Attention, il n’y a jamais de véritables saccades ou baisses de framerate, mais le défilement de l’image souffre quand autant de détails sont affichés à l’écran.

Visuellement, le titre oscille entre de l’exceptionnellement propre et du passable pour les capacités de la console. Par ailleurs, le « ton » global du jeu est beaucoup trop sombre et contrasté. Encore une fois, il semble y avoir un écart monumental entre l’affichage sur TV 1080p (comme j’ai) et 4k. Sur TV 4k, la finesse supplémentaire semble permettre (d’après les retours personnels que j’ai reçu) de bien mieux distinguer les détails et notamment les flaques d’eau absolument invisibles pour moi. C’est un peu comme à l’époque de la transition entre cathodique et TV HD au début de la Xbox 360 avec les écritures minuscules pour ceux qui ne disposaient pas d’un affichage suffisamment récent.

Le titre n’est cependant pas moche et il brille d’autant plus lorsque les conditions sont les pires: Sous la pluie. Comme bien souvent, les conditions humides rendent tout plus beau et dans WRC 8, la météo est désormais dynamique! 4 moments de la journée sont disponibles avec des conditions météo variées et « imprévisibles » et quand les développeurs parlent de nouveau défi pour les joueurs, ils ne rigolent pas. Vous serez ravis de ne pas avoir choisi le niveau de difficulté maximal qui interdit de recommencer une fois que votre radiateur aura fait connaissance avec un mur Corse. Solides les murs Corses. Moins les radiateurs Ford.

Une fois la spéciale terminée, vous pouvez apprécier votre travail via le mode replay ou prendre la direction de l’assistance pour évaluer les dégâts et choisir les bons pneus pour la prochaine spéciale. Pour faire au mieux, vous devrez embaucher un météorologue puis réparer tous les dégâts dans le temps maximum autorisé, sous peine de pénalité. WRC 8 aime d’ailleurs donner des pénalités et vous verrez un compteur s’afficher à la moindre sortie de piste. Parfois, pas de compteur et remise sur la piste façon « reset » immédiatement avec 9 secondes dans les dents. Merci beaucoup mais j’allais rejoindre la piste 1.5s plus tard.

Un monde impitoyable

A ce rythme et avec ce niveau de difficulté (que j’ai voulu, je croyais que j’étais un dur), votre carrière vous verra rebondir de team en team parce que les mauvais résultats ne sont pas vraiment du goût de vos employeurs (oui moi aussi je pensais que j’étais le patron). De retour au QG de l’équipe, les mauvaises nouvelles peuvent rapidement s’entasser avec le personnel démoralisé par vos (mes) sorties de piste et résultats, le constructeur qui voit rouge, les devis pour les réparations et la paie de tous les membres du team! Pour faire court, j’ai quitté ma première équipe par la petite porte (1 point au championnat en 4 rallyes) en leur laissant une ardoise de 23.331$! Oops, sorry, bye!

Heureusement, vous pourrez jouer de manière bien plus décontractée en réduisant le niveau de l’IA et en ajoutant différentes aides au pilotage pour une entrée en matière moins brutale. Mais je ne regrette rien. Le challenge est là et le plaisir ne sera que plus grand une fois le championnat JWRC dominé!

Une fois viré par votre team, vous pourrez rebondir dans une autre écurie et reprendre vos activités en gardant vos points d’expérience. Ceux-ci permettent de faire évoluer l’équipe en boostant certains aspects ou embauchant du nouveau personnel. Certaines options ne s’ouvrent qu’une fois en WRC 2 ou WRC donc vous pourrez maximiser les « branches » primaires au début si comme moi vous enchaînez les saisons en bas de l’échelle. La carrière assure donc un fort amortissement de votre investissement sous la forme de nombreuses heures de jeu, mais il existe évidemment d’autres modes!

Les défis hebdomadaires sont bien sûr de retour avec le mode « challenge » qui vous impose une spéciale et voiture contre le monde entier. Le reste fait dans le classique mais indispensable avec la partie rapide, le mode saison, l’entrainement ou la zone d’essai avant de rentrer dans tout ce qui est multijoueur. Les parties en ligne sont de la partie ainsi qu’un mode en écran partagé pour du bon vieux fun sur le même canapé. A noter que l’interface est très sympa, utilisant un système de « tuiles » et un curseur comme sur un PC, le tout est très bien réalisé et intuitif, l’accueil reprenant par exemple votre dernière activité histoire de ne pas avoir à aller la chercher ailleurs, Turn 10 can you see this?

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