Need for Speed Unbound

Test Need For Speed Unbound: Le renouveau … classique?

Démarrée en 1994, la saga Need For Speed poursuit sa légendaire lignée avec « Unbound » en 2022. Pour ce nouveau titre, Electronic Arts a fait appel aux spécialistes de Criterion Games, connus pour Burnout et d’anciens NFS (Hot Pursuit en 2010, Most Wanted en 2012). Le retour à un studio de renom a t’il eu un impact positif sur la franchise ?

Depuis 2013, EA a compté sur Ghost Games, situé en scandinavie, pour le développement de 4 NFS consécutifs qu’ont été NFS Rivals, Need For Speed, NFS Payback et enfin NFS Heat en 2019. Si une version remasterisée d’Hot Pursuit a été commercialisée en 2020, un « vrai » nouveau NFS n’avait pas vu le jour depuis plus de 3 ans.

Ces derniers temps, Electronic Arts s’est distancé des sorties annuelles pour ses NFS, prétextant le temps nécessaire pour réaliser des expériences plus riches. Ces 3 années ont-elles suffi pour faire d’Unbound le jeu qui remettra la franchise sur les rails? Pour moi c’est oui mais c’est aussi non.

Lakeshore City et la patte graphique

Bien avant qu’on ne connaisse le titre définitif du jeu, la carte de Lakeshore City, inspirée par la ville de Chicago aux USA, avait leaké et au final, le tout s’est avéré vrai! Composée de 6 zones entre urbain, résidentiel, montagneux ou encore industriel, Lakeshore propose une grande variété et homogénéité comme les anciens NFS ont également su proposer. Liée sur presque toute la partie Est par une autoroute à grande vitesse, elle reprend certains des aspects clé de la véritable Windy City (Chicago) avec ces fameux ponts et souterrains en centre-ville et des quartiers aux maisons de brique rouge typiques de la zone. Il y a énormément d’endroits sympa pour faire la course, du drift ou encore faire des photos.

Lakeshore City est l’un des points forts de Need For Speed Unbound et c’est crucial car, avec le gameplay, c’est l’une des 2 choses qui compte le plus dans ce genre de jeu. Comme toujours, la carte toute entière a été truffée de défis (vitesse maintenue, vitesse max, points de drift etc etc) ainsi que de beaucoup d’objets à collectionner. Au-delà du côté fun de la recherche de ces objets, les trouver tous permet de débloquer des véhicules inédits (et souvent bien chers) pour un double effet bonus!

Comme dans NFS Heat, la ville et ses environs sont à arpenter de jour et de nuit, le titre ne proposant pas de passage « naturel » du temps. Les activités illégales que l’on ne tarde pas à réaliser au volant de sa voiture dans un NFS font monter le niveau d’alerte des forces de l’ordre et leur faire face sera tôt ou tard inévitable. Leur faire face présente un défi différent des adversaires lors des courses et les premières rencontres passé le niveau 3 peuvent être compliquées, mais avec le temps, la puissance et quelques bonnes habitudes, on peut s’en défaire assez facilement.

Dernier point sur la carte, en plus d’avoir un design complet et cohérent, qui fleure bon le réalisme, elle est peuplée par pas mal de passants, qui déambulent surtout en ville. Leur présence permet à Lakeshore City de ne pas sembler absolument mort et froid. En plus, ils doivent être amateurs de corridas car ce sont des pros de l’esquive!

Gameplay et personnalisation

C’est là LE point contentieux pour un grand nombre de joueurs, le gameplay et la physique. Personnellement je n’ai aucun problème avec mais je comprends totalement qu’on puisse ne pas accrocher à cette façon assez unique de contrôler les voitures. Comme souvent dans NFS, la vue extérieure est assez basse et les réactions très brutales. Si ce gameplay était une marque de fabrique des précédents jeux développés par Ghost Games, beaucoup ont dû se dire (nous y compris) qu’avec Criterion on reviendrait à quelque chose de moins radical et plus classique. En fait non, enfin pas vraiment. Dès la première vidéo de gameplay officiel, les traits de caractère des précédents jeux se retrouvaient avec cette capacité/nécessité à braquer à la dernière seconde et à 45/90 degrés en plein virage au frein à main pour changer de cap. C’est en grande partie toujours le cas ici!

On sent bien que Criterion a hérité de la physique mise en place par le passé et ne l’a que quelque peu altéré. Le type de voiture que vous utilisez joue un peu sur le comportement (tractions tirent de l’avant, propulsion de l’arrière etc etc) mais Need For Speed Unbound reste un jeu avec une personnalité distincte des autres titres du genre (Forza Horizon, The Crew, nous verrons avec Test Drive Unlimited l’an prochain).

Comme par le passé, il est cependant possible de modifier cette conduite avec des pièces à acheter à l’atelier. Les pneus peuvent favoriser les lignes droites, les virages, le drift ou encore le hors piste (quasi inutile dans cet opus) mais c’est surtout le différentiel qui permet de déplacer un curseur allant de l’adhérence maximale (tout à gauche) au drift maximal (tout à droite). Tout dépend de comment vous souhaitez jouer et, au passage, accumuler de la nitro. Pour moi, il n’y a pas vraiment de choix. Hormis si vous souhaitez uniquement drifter, il est impératif d’avoir une auto très stable de l’arrière avec au moins 50% d’adhérence et qui nécessitera de temps en temps ces coups de frein à main « à l’équerre » pour négocier les virages plus ou moins serrés. Si vous essayiez de jouer à NFS Unbound comme vous jouez à Forza Horizon, ce serait le carnage immédiat.

Toutefois, je le répète, je trouve que ce gameplay délirant a le mérite d’exister et de proposer une alternative aux conduites plus « réalistes » des autres jeux du genre. Imaginez un instant que tous les jeux de course en monde ouvert offrent exactement le même ressenti: BORING. En parlant de boring, pas de voitures électriques au lancement du jeu!

Quelques mots supplémentaires sur la customisation. Elle est , une fois encore, largement reprise des récents NFS avec les améliorations esthétiques (kits carrosseries, pièces de carrosserie/aéro, jantes, freins etc), les améliorations moteur (swap, injecteurs, turbo/compresseurs, pneus, boite, frein, différentiel…) ainsi que la possibilité de « stancer » la voiture à savoir régler sa hauteur et son carrossage. Vous pouvez la slammer au sol comme une crêpe, elle ne frottera jamais et pourtant Lakeshore offre de belles ondulations! Il est toujours possible de modifier la sonorité de l’échappement ou encore peindre les feux de n’importe quelle couleur. L’atelier de peinture est plus complet que jamais, on peut créer des livrées pour chaque voiture ou récupérer celles proposées par la communauté en 1 simple clic, c’est très bien rodé même si très familier pour les habitués de la franchise. Une fois encore, un détachement plus prononcé entre Ghost Games et Criterion aurait peut-être été plus sympa.

L’histoire du petit qui devient grand

Aucune révélation concernant l’histoire et son déroulement ne saurait se glisser dans ce test! La raison? C’est parce que l’histoire vous la connaissez, elle est vieille comme le monde. Vous allez devoir gagner des courses! Surprenant hein?

Honnêtement les développeurs ont fait un bon boulot et un boulot original avec des personnages façon dessin animé (en cell shading), ce qui est rare et peut sembler bizarre au début mais en réalité, l’intégration est vraiment bonne. Si EA avait déclaré que les effets dessins lors de la conduite (fumée des pneus, ailes lors de sauts etc) seraient désactivables, ce n’est toujours pas le cas. Pas un souci en ce qui me concerne, avec le temps cela fait partie de l’identité du jeu et une des raisons pour lesquelles on se souviendra d’Unbound par rapport à d’autres titres.

Comme indiqué plus haut, vous devrez faire des courses de jour et de nuit en jonglant avec des forces de police de plus en plus à cran. On repart de chaque épreuve avec une certaine augmentation du niveau de recherche, de 0.5 à 5 et une fois au max c’est la cavalerie: Gros pickups offroad, herses sur la route, hélicoptères dans les airs, Camaro ZL1 banalisées (pas visibles sur le radar) et Corvette ZR1 pour les poursuites à haute vitesse, c’est du sport! C’est là que les améliorations nommées « auxiliaires » deviennent importantes. Pour la modique somme de 32.000$ par exemple, vous pouvez acheter un boitier qui réduit de moitié la capacité de la police de vous détecter, un investissement judicieux, surtout avec les petites classes.

J’en profite pour mentionner l’économie du titre. Dans NFS Unbound les débuts sont difficiles et pourraient même décourager mais les développeurs ont pris le parti de la vitesse et plus vous améliorez vos bolides (vous pouvez en gagner en plus de ceux que vous pouvez acheter) plus vos gains potentiels augmentent. C’est cool car, vu le prix du neuf, on a hâte de pouvoir rafler de grosses sommes mais c’est aussi dommage car toutes les courses les plus rémunératrices se trouvent dans la classe finale S+. Cela veut dire que si vous aimez les classes inférieures (B, A, A+, S et S+), alors votre progression sera beaucoup plus lente car vous ne toucherez jamais de gros billets. Même une fois l’histoire terminée ça reste le cas et c’est un peu frustrant. Par ailleurs, fuir la police en niveau 5 avec une classe B est 10x plus dur qu’avec une Koenigsegg en S+ que techniquement aucun véhicule ne peut suivre (cette caisse est cheatée, achetez la dès que possible si vous cherchez la facilité).

L’économie est moins bancale dans le mode en ligne qui permet de gagner des sommes plus élevées dès les petites classes. Ce mode est efficace mais manque d’un petit peu de folie (absence des IA pour combler la grille d’ailleurs), surtout si vous ne disposez pas de nombreux amis avec qui jouer. Cependant, le fonctionnement du mode en ligne reprend quasiment entièrement celui de la carrière, ce qui donne l’impression d’avoir à tout recommencer, on ne peut pas comme dans NFS Heat, utiliser ses véhicules du mode histoire et rien que cela devrait détourner un grand nombre de joueurs sauf si Criterion change la donne avec des avantages exclusifs.

Un renouveau … classique?

Pas disponible sur la précédente génération de console, Need For Speed Unbound est super agréable sur Xbox Series X et S également d’après les dires de Digital Foundry. Le framerate est stable, les ralentissements ou bugs visuels (un peu de clipping sur l’asphalte) sont rares et ne gênent absolument pas la progression. J’ai même l’impression que plus les voitures vont vite et plus le jeu est performant. Globalement, la technique est super maîtrisée et très agréable. Visuels, temps de chargement, menus, framerate, résolution (…), si ce n’est pas aussi beau que Forza Horizon 5 c’est tout de même de haute volée avec la « patte » NFS qui est attachante.

Need For Speed Unbound est un très bon jeu mais peut-être pas le jeu que les gens attendaient avec Criterion aux commandes. Dû à son développement à rallonge, on se demande si les anglais n’ont pas conçus qu’un « demi-jeu » en reprenant une partie du travail démarré par Ghost Games, ce qui donne cette sensation à mi-chemin entre renouveau et classique Ghost Games depuis 2015. A mon avis, si le prochain NFS est 100% Criterion, son feeling sera bien différent d’Unbound.

Dans tous les cas, « NFSU » est un excellent jeu pour les amateurs du genre. Si vous avez des doutes, rappelez-vous qu’une démo est disponible, longue de 10 heures, elle permet de se faire une idée du titre dans sa quasi totalité. Maintenant je vous laisse, je dois résorber un trou taille Koenigsegg dans mon compte en banque.

  Pour les fans de la franchise   

Les points positifs

  • Techniquement très propre
  • Identité Need For Speed
  • Eléments cell shading originaux
  • Lakeshore City vraiment excellente
  • Les SUV sont techniquement inutiles et ça ne me déplait pas

Les points négatifs

  • Économie qui pousse vers les voitures S+
  • Mode en ligne assez basique qui donne l’impression de tout recommencer
  • Mode photo ultra limité et vraiment décevant (mérite mieux)
  • La liste des autos a peu évolué

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